Déjà habitée à l’époque des Berbères puis des Phéniciens et Carthaginois, le site prend de l’importance sous l’empereur romain Auguste en devenant chef-lieu en 27 avant J.-C., avant de décliner vers la fin du IIIème siècle. Elle ne sera vraiment redécouverte qu’au XIXème siècle ! En effet, Thuburbo Majus sort de l’oubli en 1857 grâce aux fouilles de l'archéologue français Charles-Joseph Tissot. Le site est très vaste et il reste encore beaucoup de trésors à découvrir ! Les découvertes les plus remarquables sont exposées au musée national du Bardo, notamment des mosaïques et la tête d'une statue colossale de Jupiter.
Alors que le sud tunisien est réputé pour ses châteaux du désert, ses villages berbères fortifiés et ses ksour, le nord égrène ses sites antiques, marqués par la présente romaine. Le patrimoine archéologique tunisien ne se limite pas à la mythique Carthage, dont les vestiges sont classés au patrimoine de l’UNESCO. Nous vous invitons à découvrir les plus méconnus sites de Thuburbo Majus, Bulla Regia, Chemtou, Dougga et Kerkouane, ces deux derniers étant également classés par l’UNESCO.
L’histoire des sites archéologiques du nord tunisien
Thuburbo Majus
Bulla Regia
Le site de Bulla Regia est habité depuis des temps immémoriaux, avant les Berbères, car on y trouve une nécropole mégalithique ainsi que des dolmens. Au IIIème siècle av. J.-C., la ville est sous l'influence de Carthage. Elle devient en 156 av. J.-C. la capitale d’un royaume numide, d’où son épithète de « royal » (Regia). Elle passe sous le contrôle direct des Romains en 46 av J.-C., avant de progressivement tomber dans l’oubli après les invasions des Vandales. Le site est redécouvert au XIXe siècle et les premières fouilles ne débutent qu’en 1906.
Bulla Regia a conservé des maisons construites sur un plan original qui reflètent l'opulence de leurs propriétaires, avec des sols décorés de riches mosaïques. Les motifs de celles-ci ont donné leurs surnoms aux plus belles de ces demeures. A ne pas manquer, entre autres, la Maison de la Chasse, la Maison de la Pêche et celle d'Amphitrite.
Chemtou
Adossée à une carrière de marbre, la petite ville de Chemtou a connu renommée et prospérité sous l'Empire romain. De la colline qui veille sur elle, on tirait en effet le marbre dit sacré en raison de son alliance unique de couleurs rose, jaune et verte. Les plus riches citoyens d'Italie n'hésitaient pas à se faire livrer des colonnes en marbre de Chemtou pour orner leurs villas.
La cité s'enrichit ainsi jusqu'au Vème siècle de notre ère, époque à laquelle elle fut dévastée par les Vandales. Ils ne mirent pourtant pas la main sur son fameux trésor, un vase d'argile ne contenant pas moins de 1 648 pièces d'or ! Celui-ci est exposé dans le musée attenant au site antique.
Dougga
Ville numide fondée au VIème siècle avant J.-C., Dougga est marquée par l'influence de Carthage avant de devenir une importante cité romaine à la fin du Ier siècle de notre ère. Des dolmens attestent d’une habitation encore plus ancienne… Perché sur une colline de 571 mètres, les vestiges surplombent la vallée de l'oued Khalled.
Le site est immense et très riche, de nombreuses œuvres trouvées sur place étant exposées au musée du Bardo à Tunis. Dougga a rapidement perdu de l’importance dès l’époque byzantine, mais le site était connu et visité des curieux dès le XVIIème siècle. En 1997, le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, mais reste étonnement à l’écart des circuits touristiques.
Kerkouane
On sait très peu de choses sur l’histoire de Kerkouane. Nous n’avons trouvé aucune source écrite, tout se base sur les fouilles ! Même le nom du site Kerkouane, n’a rien à voir avec le nom de la cité d’origine, on lui a attribué bien ultérieurement. La ville est rasée par les Romains en 310 avant J.-C., mais on y trouve des vestiges puniques (Phéniciens et Carthaginois) uniques !
En effet, cette cité phénicienne abandonnée pendant la première guerre punique n’a jamais été reconstruite par les Romains (comme Carthage par exemple), ce qui nous laisse les seuls vestiges d'une ville phénico-punique qui ait subsisté. Les fouilles ne démarrent que dans les années 1950 et il faut attendre 1977 pour mettre au jour le plus grand sanctuaire punique de toute la Méditerranée occidentale ! Le site est classé au patrimoine de l’UNESCO dès 1986.
Pourquoi visiter les sites archéologiques du nord tunisien ?
Moins spectaculaires que Carthage mais tout aussi passionnants, les sites de Thuburbo Majus, Bulla Regia, Chemtou, Dougga et Kerkouane donnent l'impression d'être soi-même archéologue. En effet, les ruines n'ont pas été entièrement dégagées et certaines doivent encore receler nombre de trésors. De plus, ils sont peu connus, donc pas touristiques et peu fréquentés, vous ne serez pas dérangés par la foule ! Et les tarifs d’entrée sont dérisoires, moins de 3 euros.
Thuburbo Majus est le plus accessible (hormis Carthage bien sûr) des sites archéologiques du nord tunisien, à seulement 1h de route de Tunis. Il abrite les ruines du plus grand capitole d’Afrique. On peut même apercevoir ses vestiges depuis les rives de l'oued Miliane, le deuxième fleuve de Tunisie.
Bulla Regia se distingue par ses demeures patriciennes ornées de somptueux pavements de mosaïques. Sans doute le meilleur exemple de l’architecture domestique antique. On y trouve toutes les composantes de la cité romaine antique : temples, forum, bains publics, théâtre…
Le site antique de Chemtou propose sur plus de 80 hectares des temples, plusieurs thermes, un forum, un aqueduc, un théâtre, un amphithéâtre ainsi que des logements pour les ouvriers carriers. La ville est en effet réputée depuis l’antiquité pour ses carrières de marbre.
Classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997, Dougga est considéré comme la « petite ville romaine la mieux conservée de l’Afrique du Nord ». C’est le site le mieux préservé de Tunisie, toujours à l’écart des habitations, alors que Carthage a été rattrapé par l’urbanisation de Tunis. Rues pavées portant encore les traces des roues de chariots, maisons ornées de mosaïques et thermes forment le paysage de cette ville étonnamment bien conservée. A ne pas manquer : le théâtre, qui domine la ville antique et la campagne alentour, ainsi que le mausolée libyco-punique, qui s'inspire du fameux mausolée d'Halicarnasse, l’une des sept merveilles du monde antique.
Classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, Kerkouane a pour particularité d’être le seul exemple d’architecture punique à n’avoir subi aucune modification de la part de civilisations postérieures.
Informations pratiques pour visiter les sites archéologiques du nord tunisien
Comment aller à sur les sites archéologiques du nord tunisien ?
L’aéroport de Tunis Carthage est la porte d’entrée du nord de la Tunisie. Comptez 2h25 de vol depuis Paris.
Le site de Thuburbo Majus est le plus facile d’accès, à 64 km au sud-ouest de l’aéroport de Tunis, soit 1h de route.
Le site de Bulla Regia se trouve à 160 km au sud-ouest de l’aéroport de Tunis, soit 2h de route. Si vous séjournez à Tabarka, situé à 60 km plus au nord, comptez 1h20 de trajet (pas d’autoroute, il faut prendre une petite route).
Le site de Chemtou se trouve à 180 km au sud-ouest de l’aéroport de Tunis, soit 2h20 de route. Et oui, ce n’est pas la porte à côté, on est à une petite dizaine de km de la frontière algérienne ! Si vous séjournez à Tabarka, situé à 77 km plus au nord, comptez 1h30 de trajet (pas d’autoroute, il faut prendre une petite route).
Le site de Dougga se trouve à 117 km au sud-ouest de l’aéroport de Tunis, soit 1h50 de route.
Le site de Kerkouane se trouve à 132 km à l’est de l’aéroport de Tunis, soit 2h20 de route. Il se trouve à l'extrémité du Cap Bon, il se mérite !
On vous conseille de visiter d’abord le musée du Bardo à Tunis, où sont exposés plusieurs mosaïques et statues trouvés sur les différents sites archéologiques tunisiens. Vous pourrez ainsi vous faire une bonne idée de l’Histoire de ces lieux et mieux appréhender leur richesse une fois sur place.
Le site de Thuburbo Majus n’est qu’à 64 km au sud-ouest de Tunis, soit 1h de route. Il se visite facilement en une après-midi au départ de la capitale tunisienne. Le site est immense et seule ⅙ des 40 hectares ont été fouillées ! Thuburbo Majus est ouvert tous les jours de 8h à 19h (d’avril à septembre) et de 9h à 17h (d’octobre à mars. L’entrée est à 7 dinars (un peu plus de 2 euros).
Chaque été, un festival de théâtre, de musique et de danse se déroule dans le cadre superbe du site antique de Bulla Regia. Les vestiges s’étendent sur plus de 60 hectares (dont les trois quart sont enfouis), c’est immense ! Préparez de bonnes chaussures de marche, de l’eau, un chapeau et des lunettes de soleil ! Le site est ouvert de 8h30 à 17h30 en hiver et de 8h à 19h en été. L’entrée est à 10 dinars (un peu plus de 3 euros).
A Chemtou, ne manquez pas la visite de son intéressant petit musée, à l’entrée du site, où sont exposés quelques trésors trouvés sur place. Ouvert de 9h30 à 15h, le billet d’entrée coûte 8 dinars (2,5 euros). Autre incontournable sur place, le Pont romain sur la rivière Medjerda, plus grande construction du genre en Afrique du Nord. A peine, 16 kilomètres séparent Chemtou de Bulla Regia. Profitez-en pour visiter ses deux sites durant la même journée ! De plus, ils sont plus proches de Tabarka que de Tunis, une excursion parfaite si vous séjournez à Tabarka, située à une soixantaine de km au nord.
Kerkouane est petit comparé aux autres sites, seulement 8 hectares. La visite est donc plus rapide. On profite en prime d’une belle vue sur la mer Méditerranée, qui borde les ruines. Le site abrite un très beau musée, accessible avec le billet d’entrée. On y admire notamment des pièces archéologiques découvertes sur le site depuis les années 1950, principalement des monnaies et des céramiques, mais aussi un sarcophage en bois sculpté. Le site est ouvert tous les jours de 9h à 16h en hiver et jusqu’à 18h en été. Le billet est à 8 dinars tunisiens (2,5 euros) et comprend l’entrée au musée. Attention, c’est fermé le lundi !
Notre hôtel préféré à Tunis pour visiter les sites archéologiques du nord tunisien
Situé dans le quartier diplomatique et financier de Tunis, loin des plages et du centre-ville mais proche de l'aéroport, le Sheraton Tunis est un établissement d'affaires haut de gamme abritant trois restaurants de qualité, des chambres confortables et deux piscines dont une couverte chauffée dans le superbe centre de remise en forme. On apprécie aussi sa belle piscine extérieure entourée de jardins plantés de palmiers et d'espace de pelouse, parsemés de colonnes et imitations de ruines romaines, d'où part un parcours santé. Une sympathique mise en bouche avant de visiter les sites archéologiques tunisiens !
L’établissement se niche en haut d'une colline (d’où de belles vues panoramiques sur la ville) à l'écart des plages (La Marsa et Gammarth sont à 20 km) et du centre-ville (le musée du Bardo et la médina sont à 5 km). Bon point, l'aéroport de Tunis Carthage n'est qu'à 3 km, soit seulement dix minutes pour les transferts.