De là, pour quitter le désert, il faut partir vers le nord, c'est le plus court, on rejoint la Méditerranée au bout de 250 km. Environ. En allant vers l'Est, impossible de rater la vallée du Nil... à 550 km. La frontière libyenne est proche. Mais derrière, c'est encore le désert, le Sahara, immense. Siwa se mérite. Perle cachée dans le désert occidental égyptien, l'oasis est habitée par environ 20.000 personnes. Installée sur une nappe phréatique qui émerge au fond d'une dépression, elle est cernée de lacs salés asséchés et d'anciens sites d'habitation ou d'activité. Pour simplifier, Siwa a d'abord été de culture grecque, se développant avec la ville de Cyrène (sur la côte de l'actuelle Lybie). Puis elle passa sous le contrôle de l'Egypte. On y parle aujourd'hui majoritairement un berbère fortement teinté d'arabe, le siwi. Bédouins et Soudanais y sont aussi présents.

La forteresse de Shali domine Siwa, ville fantôme de briques de terre et de sel dont les plus anciennes dateraient du 7e siècle. Un site fantastique qui n'est plus habité depuis qu'en 1926, trois jours de pluie exceptionnels désagrégèrent les murs. A quelques kilomètres de la ville, l'acropole d'Aghourmi mérite elle aussi amplement le détour, pour son intérêt historique comme pour l'étonnant paysage que l'on y découvre. Il s'agit d'un plateau où se dresse entre autres le temple de l'oracle de Jupiter-Amon bâti au 7e siècle av. J.-C. Et ce ne sont là que les éléments les plus remarquables d'un ensemble de sites étonnants qui s'égrainent le long de la dépression où l'eau affleure çà et là au milieu du désert. L'oasis de Siwa offre plus que des sites historiques, des paysages et l'ombre de ses arbres fruitiers dans le désert. La visiter est une véritable expérience.