3 jours à Marseille, de la ville à la nature hors des sentiers battus

Matinée à Borély

On pose nos valises au Château Beaupin, un lieu hors du temps dans le quartier de la Pointe Rouge. Dès le matin, direction le Parc Borély, immense domaine de 18 hectares de verdure dans le 8ème arrondissement de la ville. Le château du parc abrite le musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode, dans lequel on a le sentiment d’être invité dans la demeure des Borély, famille de négociants à l’origine de l’édification du château. Une grande collection de céramiques y est exposée. 

Après la visite, à l’ombre d’un parasol dans un petit patio où coule une fontaine, on déguste une salade fraîche au Café Borély. Suite de la balade vers l’Hippodrome de Borély, également terrain de golf, où l’on peut apprécier les jockeys en plein entraînement avant de rejoindre les plages et le rond-point du Prado depuis lequel on aperçoit la fameuse grande roue de l’Escale Borély.

Il ne faudrait surtout pas manquer le jardin botanique de Borély. Jardin intimiste, ouvert au public sur réservation. Il fait bon flâner dans les allées des différentes sections du jardin : plantes médicinales, plantes grimpantes, jardin chinois, jardin japonais... Une charmante pagode se dissimule derrière des érables et, dans les nombreux points d’eau du jardin, on entend coasser les grenouilles. Un endroit hors du temps dans la ville !

Escale architecturale à la Cité Radieuse

En sortant du parc Borély par la porte Ouest, on suit un sentier qui longe le cours d’eau : le sentier pédestre de l’Huveaune. Ce parcours aménagé suit le petit fleuve qui prend sa source sur la Sainte-Baume sur deux kilomètres et demi. Lieu apprécié des promeneurs comme des cyclistes, il y règne une ambiance tranquille qui invite à prendre son temps. Au niveau du Stade Vélodrome, on se dirige vers la Cité Radieuse du Corbusier, aussi surnommée “La Maison du Fada”, à quelques minutes de marche.

Cet édifice hors du commun inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, imaginé par Le Corbusier et réalisé entre 1947 et 1952, est issu d’un rêve : permettre à ses habitants d’y vivre collectivement sans avoir besoin d’en sortir. Aussi, le bâtiment est conçu pour le bien-être et le confort de ses occupants : on y trouve des commerces, une galerie d’art, un restaurant et un salon de thé, une école, un gymnase, un rooftop avec un petit bassin, l’hôtel Le Corbusier, et le célèbre MaMo (Centre d’art contemporain) dirigé par Ora Ito. Certaines parties ne sont accessibles qu’aux résidents pour préserver le lieu.

Flânerie dans les Anses

Rien de tel qu’une petite baignade matinale pour commencer la journée en ville, sans avoir l’impression d’être en ville. Sur la Corniche Kennedy, on passe par le vallon des Auffes, pittoresque petit port marseillais qui fait rêver les touristes. Son nom vient d’une graminée destinée à confectionner la vannerie qu’utilisaient les pêcheurs. On y explore les ruelles typiques. Il est trop tôt pour s’arrêter Chez Jeannot manger une pizza mais l’adresse est notée ! 

On se rapproche encore de la mer à l’Anse de Malmousque. En remontant la colline, une route laisse sur la droite une résidence accessible aux militaires. On longe la promenade de la Corniche par laquelle on rejoint l’Anse de Maldormé et ses belles villas de rêve dont la célèbre bastide jaune, appelée autrefois “la Joconde”. On pique une tête à la petite plage de galets en contrebas aux eaux translucides.

Le quartier d'Endoume

Désormais, c’est bien l’heure de la pizza, et c’est à l’Eau à la Bouche que nous allons la déguster. Pizzeria typique du quartier d’Endoume, les pizzas y sont délicieuses. Le comptoir en formica et les carreaux colorés en font un lieu très sympathique du quartier pour l’heure du déjeuner. On en profitera pour déambuler dans les ruelles étroites et bucoliques de ce charmant quartier.

L’après-midi, on se dirige vers le marégraphe. A la fois instrument d’observation et bâtiment qui l’abrite, le marégraphe de Marseille fascine les curieux. Généralement fermé aux visites, on peut l’observer depuis la Corniche Kennedy. Il mesure le niveau de la mer et son évolution, et constitue le point zéro de l’altitude en France, autant dire que toute mesure part de là ! Il est aujourd’hui classé Monument Historique.

Vers le bout du monde marseillais

Envie de pousser le dépaysement au maximum ? Il faut prendre la route jusqu’au village des Goudes. Surnommé “le bout de monde marseillais”, ce petit port du 8ème arrondissement compose un décor de carte postale. Au bout d’une route sinueuse, c’est un cadre pittoresque qui s’offre à la vue entre maisons de pêcheurs, rues escarpées et bateaux traditionnels comme les pointus. Une navette maritime opérée par la RTM permet même de rejoindre les Goudes par la mer à la haute saison.

Dans ce bout du monde, on se dirige vers le Tuba Club pour un déjeuner au bord de l’eau. Pour une version plus traditionnelle, préférez l’Auberge du Corsaire “Chez Paul” où l’on se délecte d’un poisson grillé ou de leurs célèbres pâtes aux palourdes. Pour une promenade digestive, il faut reprendre la route qui monte vers Callelongue. Sur la droite, au niveau d’un parking aménagé, on suit le chemin de crête qui serpente sur le massif calcaire de Marseilleveyre. Si l’on continuait tout droit, nous atteindrions bientôt la calanque de Marseilleveyre, mais nous préférons faire demi-tour direction la Maronaise.

Une jolie crique dans les Calanques

Il faut suivre le parcours sur un kilomètre pour arriver au-dessus de la fameuse Baie des Singes. La balade est époustouflante : vue mer à 180° sur l’île Maïre.  Là, dans une petite crique protégée aux eaux transparentes, on trouve le restaurant La Baie des Singes qu’on ne peut rejoindre qu’à pied, et qui propose aussi de la location de transat à la demi-journée ou à la journée. Attention, réservation indispensable même hors saison. En septembre-octobre, il n’y a pas grand monde et c’est l’occasion de profiter de ce lieu hors du commun pris d’assaut pendant les mois estivaux. 

Sur la route du retour, on visite la calanque de Saména. Séduisante avec ses beaux rochers et sa couleur aigue-marine, elle a malheureusement était polluée pendant plusieurs années, la baignade n’est donc pas conseillée. Première calanque du Parc national des Calanques, elle abrite une flore remarquable, notamment l’astragale de Marseille. Retour en fin de journée pour récupérer les valises et quitter l’été indien marseillais, déjà nostalgiques.