Des plages du débarquement en Normandie, au village martyr d'Oradour-sur-Glane, resté en l'état, au camp d'extermination de Struthof en Alsace, en passant par le Mémorial du débarquement de Provence ou encore de la Nécropole de la Résistance à Vassieux-en-Vercors, ces lieux continuent de vivre, s'adaptant aux nouvelles technologies pour faire vivre l'Histoire de France et continuer d'intéresser petits et grands.
Alors qu'on célèbrera l'année prochaine les 80 ans de la victoire du 8 mai 1945, et cette année le débarquement des forces Alliées, les touristes sont toujours aussi nombreux à venir visiter ces lieux de mémoire. La Seconde Guerre mondiale passionne, intrigue et émeut toujours autant.


Oradour-sur-Glane
- © Ricochet64 / 123Le seul village qui n'a pas changé depuis 1944
Notre tour de France des lieux de mémoire débute à Oradour-sur-Glane, à 22 km de Limoges, dans le département de la Haute-Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine. C'était le 10 juin 1944, à 14 h, quelques jours après le débarquement de Normandie : 200 SS sont venus. Les femmes et les enfants du village furent rassemblés dans l'église, puis on les a mitraillés et brûlés vifs. Les SS abattirent les hommes ensuite, dans une grange.

Suite au massacre de toute sa population par l'armée allemande le 10 juin 1944, le village d'Oradour-sur-Glane est devenu un lieu de mémoire et de recueillement
- © Pierre-Olivier CLEMENT-MANTION / 123RFTout un village massacré par la 2ème division SS Das Reich : 642 hommes, femmes et enfants, en représailles des actions résistantes de la région. Depuis, le temps s'est arrêté et un nouveau bourg s'est créé, à côté, pour entretenir la mémoire. Plus important massacre de civils lors de la Seconde Guerre mondiale sur le sol français, cet effroyable épisode ne doit pas être oublié par les générations à venir. C'est pourquoi les ruines du village ont été classées monuments historiques en 1946. Le village martyr est conservé depuis en l'état et les ruines font l'objet d'un entretien continu pour éviter leur dégradation. Une expérience poignante qui ne vous laissera pas indifférent !
Le camp d'extermination de Struthof
Quittons la Normandie, direction l'Est, à l'opposé de l'Hexagone, en Alsace, qui avait été rattachée à l'Allemagne sous l'Occupation. La commune de Natzwiller se trouve aujourd'hui sur le territoire français. Ce qui fait du camp d'extermination de Struthof, situé à 800 mètres d'altitude, le seul de France.

Sinistre souvenir du camp de Struthof
- © Jager / 123RFIl fait donc partie de ces lieux de mémoire où est exposée la barbarie Nazie. La potence, le four crématoire ou la salle d'expérimentations "médicales" ont été recréés. La visite s'effectue donc en silence et est déconseillée aux enfants de moins de 10 ans. Le site qui s'étend sur 4 hectares n'accueillait pas de Juifs, mais des résistants et opposants politiques. 40 % des 50 000 déportés y périrent, de faim, d'épuisement ou de maltraitances.
Le Mémorial de la Résistance en Vercors
Le Vercors est un haut lieu de la Résistance, durant la Seconde Guerre mondiale et ce, dès 1940. Le maquis abrita jusqu'à 4 000 combattants. En juillet 1944, les Allemands de la Wehrmacht lancent plus de 15 000 soldats à l'assaut du massif, massacrant 201 civils et 639 maquisards. Le Mémorial du Vercors et la nécropole, sur la commune de Vassieux-en-Vercors, conservent la mémoire de la tragédie du Vercors.
La mise en scène est spectaculaire, provoquant beaucoup d'émotions sur le public, grâce à des enregistrements, des témoignages, des maquettes, des photos, etc. Créée en 1948, la nécropole nationale de 8 300 m², rassemble 187 tombes.
Le Mémorial du débarquement de Provence
Moins connu que celui de Normandie, cette opération fut néanmoins primordiale dans la libération du territoire français. Le 15 août 1944, alors que la bataille de Normandie fait rage, les Alliés lancent un autre débarquement, sur les rives de la Méditerranée, en Provence. L'objectif était d'ouvrir un nouveau front et de prendre les ports en eaux profondes donnant sur la Méditerranée. Direction Toulon, dans le Var. Aménagé dans un ancien fort dominant la ville, le Mémorial du débarquement de Provence compte cinq salles, chacune étant dédiée aux forces qui étaient en présence en août 1944.

Le Mémorial du débarquement de Provence, sur les hauteurs de Toulon
- © Oanea / ShutterstockLe mémorial du Mont-Faron est l'un des dix " Hauts lieux de la mémoire nationale " du ministère de la Défense. Rénové en 2017, il rend hommage à tous les combattants, qu'ils soient " Français libres, soldats venus d'Afrique, résistants et alliés ". Sa rénovation a permis d'adapter la muséographie au public du XXIème siècle afin de le rendre plus attractif.
Mémorial des Martyrs de la Déportation, haut lieu de la mémoire nationale
Situé sur l'île de la Cité, à Paris, entre la cathédrale de Notre-Dame et la Seine, ce mémorial peu connu est logé dans la pointe Est de l'île. Inauguré en 1962 par le général de Gaulle, ce lieu suggère par son architecture le monde concentrationnaire et l'enfermement. Le sentiment d'oppression y est palpable, bien que ce mémorial soit à ciel ouvert.

Le mémorial des Martyrs de la Déportation, à Paris
- © Glyn Spencer / 123RFSa crypte conserve la dépouille d'un déporté inconnu. En 1975, face à la montée du négationnisme, des éléments à visée pédagogique sont ajoutés à destination des plus jeunes qui découvrent ce lieu de mémoire.