Le GR 20 : on vous dit pourquoi il ne faut jamais le faire seul (c'est l'un des plus difficiles d'Europe).

Le GR 20 embrasse parmi les plus beaux points de vue de Corse et des sites remarquables. Il approche les montagnes de Monte Cinto, Monte Renoso et le Monte d'Oro, les lacs de Nino, Capitello et Mello et la cascade des Anglais près de Vizzavona. Au sud, il traverse les fabuleuses aiguilles de Bavella qui gravitent à 1 855 m d'altitude. Une randonnée aussi impressionnante que risquée. La moitié des randonneurs abandonne en chemin.

Il faut dire que c'est une sacrée balade qui prend une quinzaine de jours. Il faut être en très bonne condition physique, car ça monte et ça descend, et vous serez chargé. Vous devrez aussi être expérimenté et aimer dormir à la belle étoile pendant deux semaines. Le sentier s'effacera souvent pour laisser place à des crêtes escarpées, des passes difficiles non balisées, des blocs de pierre plus ou moins glissants ou des pentes souvent rocailleuses. Les ravines seront nombreuses, et non protégées.

Vous l'aurez compris, le GR 20 se passe en altitude. Pour commencer, le dénivelé entre Calenzana et Ortu di U Piobbu est de l'ordre de 1400 m. Ca monte vite, et le relief se fait de plus en plus escarpé.

La passerelle de Spasimata

Le refuge de Carrozzu, le 2nd du parcours en partant de Calenzana se perche à 1270 m. Là, la passerelle de Spasimata est un pont de singe suspendu au-dessus du vide, 15 m. au-dessus de la rivière. Cette passerelle rappelle celle d'Indiana Jones et et le Temple Maudit. Désormais entièrement métallique, ce pont de corde n'est plus en corde, et mieux sécurisé que précédemment. Il faut néanmoins être prudent. Sans compter que le vent peut rendre sa traversée un brin stressante.

La brèche de Capitellu

Plus bas sur le parcours, les lacs Melo et Capitello peuvent donner envie de s'approcher de la brèche de Capitellu. Là encore, attention, ce chemin n'est pas facile, car la brèche est abrupte, rocailleuse et donc glissante. C'est une étape réputée difficile qui nécessite de l'escalade, vous aurez probablement besoin de vous aider de vos mains.

Le Cirque de la Solitude (ou Les Cascettoni)

C'est l'étape la plus dangereuse du GR 20, redoutée même des randonneurs aguerris. Jusqu'en 2015, le GR 20 ne passait pas sur le tracé actuel, suite à un éboulement qui a emporté 7 randonneurs. Aujourd'hui, le parcours monte sur un versant jonché de pierres coupantes, et passe par la pointe des Éboulis, et non plus le cirque lui-même. La descente à flanc de montagne, qui est abrupte, est redoutable. Une chaîne plantée dans la roche sert de rampe.

La meilleure préparation est sûrement d'avoir fait avant d'autres randonnées longues et difficiles. Si vous êtes débutant, le GR 20 n'est pas pour vous. Oubliez.

Ensuite, vous devrez préparer votre trajet à l'appui de carte de l'IGN. On vous conseille aussi de vous équiper d'un GPS, par exemple sur une montre connectée, assez pratique. Il est également prudent d'emporter votre smartphone avec son chargeur solaire, utile en cas de pépin.

Il sera préférable également de prévenir les autorités de votre périple et de vos étapes. Sur votre chemin, plusieurs refuges pourront vous accueillir. Il n'est pas superflu de réserver suffisamment à l'avance, car en haute saison vous aurez peu de chance d'y trouver une place sans réservation.

Il vous faudra vous munir de bonnes chaussures de marche capables de durer dans la rocaille, et d'une gourde. Et aussi avoir de quoi vous couvrir en cas d'orage, voire de tempête. Des intempéries peuvent survenir là-haut même en été. Prévoyez aussi d'avoir très chaud. Munissez-vous d'un chapeau à bords, d'habits anti-UV et d'ambre protection 50.

Enfin sachez que le GR 20 ne se pratique que de la fin du printemps à la fin de l'été.