L’arrivée de la fève de cacao à Turin remonte à la deuxième moitié du XVIe siècle. Le duc Emanuele Filiberto de Savoie l’aurait introduit sous forme d’une boisson chaude : le fameux chocolat chaud. Cette boisson luxueuse était réservée à la famille royale et à la noblesse. Elle était considérée à la fois comme une gourmandise et un remède. Les chocolatiers italiens deviennent alors des virtuoses dans l’art de le préparer et exportent leurs créations dans toutes les grandes cours d’Europe (France, Allemagne, etc.).
S’il y a bien une chose qui frappe lorsque l’on déambule dans le centre historique de Turin, ce sont toutes ces vitrines alléchantes de cafés-confiseries et ces odeurs de chocolat qui flottent dans l’air. Le chocolat et Turin, c’est une longue histoire. Celui-ci a été introduit au XVIe siècle en provenance de la cour d’Espagne où il était déjà très apprécié. Les pâtissiers turinois s’en sont tout de suite emparés et, aujourd’hui encore, ils excellent dans sa préparation. Trouvaille inestimable de l’un d’eux : le gianduja. Ce mariage divin de la noisette du Piémont et du chocolat. Chocolat chaud, Gianduiotto, Bicerin, à Turin le chocolat se décline sous de nombreuses formes aussi délicieuses les unes que les autres.
Laissez-vous tenter par un Bicerin dans un des cafés historiques et prenez un Merenda reale (goûter royal) où le chocolat chaud vous sera servi comme il l’était à la cour royale des Savoie. Un régal !
Une histoire d’amour séculaire
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Le goûter royal ou la Merenda reale
Pour déguster un chocolat chaud servi comme au XVIIIe ou au XIXe siècle (au choix, chaque siècle a ses accompagnements !), rendez-vous dans les cafés historiques de Turin. Bien plus qu’un chocolat chaud, c’est une expérience gustative, olfactive et visuelle qui vous attend. Dans certains lieux partenaires, cette cérémonie du chocolat est même accompagnée de musiciens !
Les samedis et dimanches uniquement, sans réservation.
👛 Tarifs :
La version XIXe siècle : 12 euros
Pour les moins de 10 ans : 8 euros
La version XVIIIe siècle : 14 euros
Pour les moins de 10 ans : 10 euros.
Les partenaires : Castello di Rivoli (musée d’art contemporain), Caffetteria di Gerla, Caffè Elena, The Tea, Caffè Reale Torino, Caffè Fiorio, Pepino 1884, Caffè Platti 1875. Cette liste est susceptible de changer, pour connaître la liste lors de votre séjour :https://www.turismotorino.org/
Plus tard, la consommation de chocolat se démocratise avec l’invention du chocolat à croquer, plus facile à transporter et plus accessible. Turin vit alors naître au fil du temps de grands noms de la chocolaterie comme Michele Prochet, Ernesto Alberto Caffarel, Guido Gobino, Guido Castagna. Le pâtissier Pietro Ferrero mérite aussi d’être cité. C’est à Turin qu’il eut l’idée de fabriquer du chocolat pour enfant au gianduja avec son fameux Nutella et ses différentes barres chocolatées.
A la fin du XIXe, suite au blocus ordonné par Napoléon, une pénurie de chocolat empêche les chocolateries de Turin d’être livrées. Un chocolatier turinois eut la grande idée de combler le manque de chocolat par de la noisette torréfiée, un fruit qui pousse abondamment dans le Piémont (elle bénéficie d’une AOP aujourd’hui). Le gianduja ou gianduia (prononcez « djann-dou-ya ») est né et deviendra l’ingrédient indispensable de nombreuses spécialités turinoises.
Cinq siècles plus tard, le chocolat est toujours aussi présent dans la ville. Il suffit de voir le nombre de boutiques qui en vendent. Rue Carlo Alberto se trouve la boutique Caffarel, maître chocolatier depuis 1826, rachetée depuis par Lindt & Sprüngli.
Un peu plus loin, via Lagrange, le mondialement connuGuido Gobino, puis sur la piazza San Carlo 191 :Stratta.
La boutique Baratti&Milano vaut également le détour.
Il existe également de nombreux petits chocolatiers artisanaux dans toute la ville.
Où loger près des chocolatiers ?
Nous vous conseillons de dormir au Principi di Piemonte, non loin de la via Lagrange et de la piazza San Carlo, un hôtel 5* fabuleux.
Principi di Piemonte | UNA Esperienze
Situé en plein cœur de TurinOù boire un bon cioccolata calda (chocolat chaud) à Turin ?
Aujourd’hui la plupart des cafés turinois conservent cette tradition chocolatière et servent des chocolats chauds exceptionnels qui n’ont rien à voir avec ceux que l’on boit habituellement dans les cafés. Pour le plaisir des yeux et le voyage dans le temps, il y a le Caffè Fiorio, via Pô, sous les arcades et non loin du palais royal. Autres lieux historiques où boire un bon chocolat chaud servi selon la tradition piémontaise sur la piazza Castello : le Mulassano, au n°15, ou encore Baratti & Milano au n°27.
Gianduiotto et Bicerin : les incontournables
Le chocolat typique de Turin est le Gianduiotto. Inventé 1865 par Caffarel, ce petit chocolat enveloppé dans un papier doré ressemble au toit d’une maison ou au chapeau du guignol local (plus plausible !). Il se compose de chocolat au lait et d’une pâte de noisette (le fameux gianduja, largement copié ensuite). Attention, pas n’importe quelle noisette, uniquement la variété Tonda Gentile produite dans le Piémont.
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Ciocolatto : le festival international du chocolat
Tous les ans, fin octobre début novembre, Turin célèbre le chocolat avec le festival Ciocolatto. Pendant 10 jours, la piazza San Carlo et la via Roma accueillent les plus grands chocolatiers turinois, des animations pour petits et grands, des concours de sculpture en chocolat. De quoi se réveiller les papilles et découvrir un savoir-faire qui ne cesse de se réinventer au fil du temps.
Site https://cioccola-to.events
Il existe d’autres chocolats moins emblématiques mais néanmoins tout aussi délicieux : le cremino (cremini au pluriel) ou Turinois (un mélange de chocolat à la noisette et de crème de gianduja), l’alpino (à la liqueur) ou les diablottini parfumés (pastilles de chocolat). Bien sûr de nombreuses pâtisseries turinoises contiennent aussi du chocolat comme les baci di dama souvent servis en accompagnement du chocolat chaud.
Hotel Roma e Rocca Cavour
Hôtel 3* parmi les hôtels les plus anciens de TurinInfos pratiques
Y a-t-il un musée du chocolat à Turin ?
Le chocolat occupe une place tellement importante dans cette ville que la question se pose. Eh bien non, pas de musée à proprement parler. Ici le chocolat, ça se vit ! Toutefois, dans les sous-sols de la boutique Pfatisch, un pâtissier chocolatier historique, se trouve une usine de fabrication du chocolat qui se visite. Elle est restée intacte, comme lors de sa création au XIXe siècle.
Pfatisch, via Sacchi 42, Turin
Site https://www.pfatisch.com/
Une autre spécialité turinoise incontournable au chocolat : le Bicerin. Son nom désigne le verre sans anse dans lequel il est servi. Cette subtile boisson inventée au XVIIIe siècle se compose de couches successives de chocolat chaud, d’espresso et de crème de lait froide. Autrefois ces ingrédients étaient servis séparément et chacun les dosait à son goût. Aujourd’hui il se déguste tel quel, sans le mélanger (c’est mal vu). On passe du chaud au froid, les saveurs se mélangent en bouche, c’est divin !
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Où boire un bon Bicerin ?
Inévitablement il faut citer Al Bicerin, un des cafés historiques de Turin qui, depuis sa création (à la fin du XVIIIe siècle) est tenu par des femmes, chose très rare pour l’époque où la fréquentation des cafés était réservée aux hommes. En plus d’y boire un bicerin, de nombreux chocolats y sont vendus ainsi que la fameuse liqueur au chocolat.
Tous les cafés historiques en servent aussi :Mulassano, Caffè Fiorio,Baratti&Milano ou Caffè Torino.