A 1 heure de Paris, ne ratez pas l’Exposition "Animaux fantastiques" au Louvre de Lens ! Elle a été prolongée jusqu'au 22 janvier

Spontanément, on n'irait pas forcément passer son week-end à Lens, dans les Hauts-de-France, alias le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. C'était sans compter avec le Louvre-Lens qui nous propose un foisonnant bestiaire imaginaire universel dans l'exposition "Les Animaux Fantastiques", ouverte encore jusqu'au 22 janvier. Remarquable à plus d'un titre, cette collection s'est donnée pour principe de n'oublier aucune de ces créatures, qu'elle soit fascinante ou vilaine, bien intentionnée ou maléfique.

Cette belle exposition d'au moins 250 œuvres souligne que les traces ou vestiges des créatures fantastiques remontent a minima à la fin du néolithique, 4000 ans av. JC., ce qui laisse à penser qu'elles existent depuis bien plus longtemps encore, peut-être même avec l'apparition de notre imaginaire. La commissaire générale de l'exposition a d'ailleurs eu l'idée de ce thème avec son intérêt pour les "mušhuššu" (ou Sirrush), "serpent furieux" de la mythologie mésopotamienne, métaphore de nos hantises primitives, qui tire son nom du sumérien. Tout cela nous emmène donc très loin !

L'occasion donc de découvrir l'aigle à tête de lion (ou léontocéphale), l'ancêtre du griffon de la mythologie, ou encore le serpopard ou serpo-panthère, tous deux ancêtres du dragon, qui existaient plusieurs millénaires avant JC. dans l'Egypte Antique et en Mésopotamie. Métaphores des force de la nature, ces bestioles semblent trouver leur quintessence dans la figure du dragon qui, chez les Chrétiens, s'assimile vite au serpent de l'Eden, autrement dit au Diable. Symbole de la lutte du Bien contre le Mal, le dragon se retrouve partout, serpentiforme dans la mythologie nordique jusque dans l'imaginaire chinois où ils est incontournable.

Ce qui est intéressant également, c'est l'actualité de ces fantasmagories. Loup-garous, griffons, anges, dragons, vous retrouverez toutes ces créatures dans l'expo, mais aussi... chez Marvel. D'ailleurs, vous y verrez le Captain America 248, un numéro où le captain affronte Dragon Man, mais aussi un comic de Red Sonja qui affronte des monstres. Peut-être plus onirique, la licorne a aussi répondu présente. On en verra plusieurs représentations, elle est fréquente dans l'iconographie récente, que l'on trouve online ou chez nos libraires.

L'occasion aussi de voir le très étonnant "La Tentation de Saint-Antoine" de Salvatore Dali, où éléphants et chevaux caracolent du haut de pattes aussi anormalement fines que longues, qui font penser à celles des araignées-chèvres.

Remis à l'honneur récemment par l'imaginaire d'Harry Potter et de la série Game of Thrones, mais aussi de toute la littérature fantastique, on peut s'interroger sur l'engouement pour ces créatures qui ne faiblit pas. "On a besoin de réenchanter notre monde", nous répond la commissaire de l'exposition.