“Begijnhof” en néerlandais, le béguinage s’étend dans le nord de l’Europe, et principalement en Belgique et aux Pays-Bas. C’est au 12e siècle que le mouvement prend place. Il est alors formé, le plus souvent par des femmes, bien que quelques hommes ont aussi faire partis de certains béguinages, dans une communauté qu’on appelle alors « les béguines ». Les béguines, qui sont principalement des femmes seules ou des veuves, se soumettent aux règles monastiques. Cependant, et c’est bien là tout l’attrait du béguinage, elles ne prononcent pas leurs vœux. C’est donc une communauté autonome et laïque ne dépendant pas du clergé même les membres vouent leur vie entière à la religion. Pourtant, les différents béguinages s’attirent les foudres de l’Église qui voit d’un mauvais œil l’indépendance des béguines qui sont très souvent accusées de fausses piété.
Anvers, ville la plus dynamique et cosmopolite de Belgique témoigne depuis des siècles de son attrait pour l’art. Ici, peintres, sculpteurs, créateurs et autres dessinateurs trouvent une inspiration sans limite pour explorer leur talent depuis des siècles. Des grands maîtres flamands comme Rubens au plus talentueux architecture du 20e siècle, cette belle cité portuaire s’affiche comme moderne, éclectique, inclusive, et ultra branchée. Pourtant, malgré tous ses attraits, ce n’est pas la ville la plus visitée de Belgique. Et à tort ! En effet, Anvers baigne un peu entre deux mondes. Entre l’architecture magnifique de la ville qui passe du baroque classique à art nouveau témoignant des époques prospères de la ville, et le côté très « jeune » des quartiers en vogue. C’est un voyage entre les époques qui s’offre à vous. De plus en Flandre, il y a quelque chose que vous en verrez nul part ailleurs, le béguinage, mouvement religieux typique de nord de la Belgique et de la Hollande !
Citybox Antwerp
Situé à Anvers, à 400 mètres du De Keyserlei, le Citybox Antwerp dispose d'un grand jardin verdoyant.Indépendantes, ces femmes vivaient de manière autonome grâce aux donations de riches philanthropes. Elles s’occupaient des malades, faisaient des travaux de tissage et s’adonnaient bien évidemment à la prière. Sans oublier que les béguines pouvaient sortir du béguinage librement. Le but était principalement de vivre en communauté. Ainsi, pour beaucoup, ce choix de vie s’affichait comme une alternative au mariage forcé tout en gardant l’opportunité de s’affranchir de prononcer leurs vœux. Les béguines étaient reconnaissables grâce à leur habits distinctifs, une coiffe notamment. Pour l'anecdote, l'expression « avoir le béguin » doit son origine aux béguines. En effet, la légende raconte que les béguines avaient un espèce de pouvoir pour éveiller chez les femmes pieuses l’appel de Dieu. Vers le 16e siècle, une expression naît « avoir le béguin à l’envers », c'est-à dire se détourner de sa vie pieuse par amour. Au fur et à mesure, cette expression glisse vers la signification qu’on lui connaît aujourd’hui, avoir le cœur qui bat la chamade pour quelqu’un d’autre.
Au 13e siècle la Belgique a compté jusqu’à 90 béguinages à travers le pays. Pour vivre en communauté, le béguinage était composé d’un ensemble de maisonnette regroupées en un enclos autour d’une église. Certaines grandes villes comme Liège comptaient plus de 20 communautés de béguines. Le béguinage d’Anvers est lui aussi fondé au 13e siècle et comptait plus de 150 femmes au 18e siècle. Lors de la révolution française, il fût totalement désacralisé et démoli en partie par la municipalité anversoise. Le reste du béguinage fût ensuite transformé en habitations. Dans le temps la Belgique abritait de magnifiques et grands béguinages. C’est d’ailleurs à Bruges et à Gand qu’on trouve les plus belles communautés. Bien que quelque temps rejeté par l’église, le béguinage fût reconnut comme « tiers-ordre », comme étant une association de religieux ne prononçant par leurs vœux. Au fil du Moyen- ge, l’institution décline et aura quasiment disparu à la Renaissance.
Le premier béguinage d’Anvers est fondé en 1240 à l’extérieur de la ville et connaît une très longue période de prospérité. Mais, en 1540, la municipalité de la ville décide d’incendier le béguinage afin d’empêcher qu’il ne serve de point de chute à des forces ennemies. Il sera alors reconstruit à sa place actuelle. Vous l’aurez compris, la béguinage fait partie du patrimoine belge et plus particulièrement du patrimoine flamand. C’est une particularité que vous ne trouverez nul part ailleurs. Anvers est une ville fascinante parce qu’elle est à la fois très moderne, branchée, tournée vers l’avenir et pleine de projets. Mais, son patrimoine culturel et architectural témoigne d’une histoire riche qui reste gravée dans les murs de la ville.
Faire un tour dans le béguinage, c’est découvrir un dédale fascinant d’étroites ruelles de maisons en briques pittoresques et classées au patrimoine mondial de l’UNESCO (à l’instar de tous les béguinages flamands d’ailleurs). Vous entrez par un portique baroque monumental, surmonté d’une statue de la sainte des béguine, Sainte Begge, Malgré leur désacralisation imposée par la révolution française, les béguines d’Anvers vont continuer de vivre dans la foi jusqu’à la fin du 20e siècle. Virginie Laeremans, la dernière béguine anversoise, est décédée en 1986. Alors que les lieux sont aujourd’hui habités par des personnes lambda, les maisons sont jalousement gardées dans cet écrin de verdure et de calme au cœur de la ville. C’est le lieu idéal pour une petite pause hors du temps entre deux visites dans l’une des villes les plus dynamiques du plat pays.
Informations pratiques
⏰ Ouvert tous les jours de 8h à 18h.
N’oubliez pas que le béguinage d’Anvers n’est pas un musée comme celui de Bruges et que des gens y vivent à l’année. Veillez donc à respecter leur tranquillité.