Site emblématique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Mont-Saint-Michel attire chaque année des millions de visiteurs. Mais derrière son allure majestueuse et son abbaye perchée, se cachent bien des secrets et anecdotes méconnues. Normand ou breton ? Quels matériaux ont servi à sa construction ? Où sont passés les manuscrits de son scriptorium ? On vous dit tout.
C’est le débat éternel, le Mont-Saint-Michel est-il en Normandie ou en Bretagne ? La réponse est simple, le Mont est administrativement situé en Normandie. Plus précisément dans le département de la Manche. Mais au fil des siècles, il a changé de camp à plusieurs reprises, en fonction des guerres entre Bretons et Normands. Pourtant, sur le plan religieux, il reste rattaché au diocèse de Rouen.
Mont Saint-Michel, Normandie
- © Neirfy / ShutterstockLe Mont Saint-Michel n’est pas le seul site dédié à l’archange en France. D'autres édifices lui rendent hommage, parfois dans des lieux tout aussi spectaculaires :
Le rocher Saint-Michel d’Aiguilhe, au Puy-en-Velay, perché sur un pic volcanique
L’abbaye Saint-Michel de Cuxa, au pied du mont Canigou dans les Pyrénées
La chapelle Saint-Michel de Denestanville, en Seine-Maritime
Et aussi : le prieuré Saint-Michel-du-Mont-Gargan à Rouen, celui de Saint-Angel en Corrèze, ou encore l’abbaye Saint-Mihiel en Lorraine.
Saint-Michel d’Aiguilhe, Puy-en-Velay
- © Boris Stroujko / ShutterstockContrairement à ce que l’on pourrait croire, les pierres du Mont ne viennent pas de l’île elle-même, bien trop petite pour fournir les matériaux nécessaires. Les bâtisseurs ont dû aller les chercher ailleurs. Le granit vient des îles Chausey, au large de Granville (un granodiorite bleu-gris, également utilisé à Londres ou à Saint-Malo). La pierre calcaire de Caen, plus tendre et plus facile à sculpter, a servi aux décorations intérieures.
Mont Saint-Michel, Normandie
- © f11photo / ShutterstockLe Mont abritait l’un des scriptoriums les plus riches de l’Occident médiéval. À son apogée, plus de 70 manuscrits y étaient conservés, avec des enluminures remarquables créées à l’époque romane.
Mais à la Révolution, tout change : les manuscrits sont transférés à Avranches, où ils sont aujourd’hui conservés au Scriptorial, un musée consacré à leur mise en valeur. Bonne nouvelle : la majorité d’entre eux est désormais consultable en ligne, grâce à un vaste projet de numérisation mené par l’Université de Caen.
Avant de devenir simplement le Mont Saint-Michel, il portait un nom bien plus long : "Mont Saint-Michel au péril de la mer", en référence à la marée qui le rendait inaccessible à marée haute. Pendant la Révolution, il devient même "le Mont Libre", ironique quand on sait qu’il a servi de prison jusqu’en 1863. C’est d’ailleurs de là que vient son surnom, "la Bastille des mers".
Roche Torin à Courtils, vue sur le Mont Saint-Michel
- © olrat / ShutterstockDerrière les mythiques omelettes soufflées, il y a une femme, Annette Boutiaut, née à Nevers. Elle arrive au Mont en tant que domestique de l’architecte Édouard Corroyer, avant d’épouser Robert Poulard, fils de boulanger et aubergiste. C’est en accueillant les premiers visiteurs retardés par les marées qu’elle commence à cuisiner des omelettes devenues cultes. Un plat simple et nourrissant, qui est aujourd’hui indissociable d’une visite au Mont.
Omelette de la mère Poulard
- © Vladimir Kolen's / Shutterstock
Le Mont-Saint-Michel
