La Sagrada Familia, le Palais Royal, le musée Guggenheim à Bilbao, la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, les villages blancs d’Andalousie, les villes de Madrid ou Barcelone, ou encore le désert d’Alméria, le détroit de Gibraltar et la Sierra Nevada... sont autant de lieux et de monuments qui ont fait la renommée de l’Espagne. Dans une certaine indifférence, les lacs espagnols participent aussi à la beauté naturelle du pays. Voici une sélection de certains des plus beaux d’entre eux !
Loin de se limiter à Madrid et Ibiza, l’Espagne présente des paysages variés : régions verdoyantes et montagneuses au nord, paysage aride au sud, littoraux et plages aux quatre points cardinaux du pays.
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Comparez les prix et réservez votre billet d'avion pour l'Espagne !Les lacs de Covadonga
Cordillère Cantabrique, nord de l’Espagne. Située dans la Principauté des Asturies, cette chaîne montagneuse s’étend sur 480 km le long du littoral, dans le prolongement des Pyrénées. C’est là que l’on retrouve, non loin de la chapelle du Dieu Bergé et de l’ermitage du Pasteur Bleu, nos deux lacs : Enol et Ercina. Aux pieds du Mont Bricial, qui culmine à 1248 mètres d’altitude, ils sont séparés par une bande de terre plus haute que leurs rives mais plus basse que la montagne, qui nous fait cependant comprendre que les deux lacs auraient pu n’être qu’un, si seulement cette colline n’avait pas existé.
Perché sur la bande de terre, El Mirador de la Picota. La petite bicoque en pierre grise, recouverte d’un toit en tuiles orange, ne semble pas à sa place, perdue dans cette immensité sauvage. La maisonnette donne sur les deux lacs ainsi que, au sud, sur le Mont Bricial. La dernière face, au nord, donne sur l’horizon et l’immensité qui s’épanouit en contrebas.
Lors des journées ensoleillées, les montagnes, derrière les lacs, se dévoilent à l’horizon, surplombant ces derniers de leur masse imposante. De l’autre côté, suivant que l’on soit chanceux ou non (et suivant ce que l’on souhaite voir), on pourra assister à la disparition de la vallée sous une couverture nuageuse ou voir le val se colorer d’orange et de doré à l’occasion d’un coucher de soleil.
La Laguna Rosa
Est-ce le lac Rëtba, au Sénégal ? Non. Le lac Hillier, en Australie alors ? Non plus. Celui de Hutt Lagoon ? Toujours pas ! Voici la Lagune Rose. Située au sud de l’Espagne, non loin de Carthage, l’eau y est si claire, malgré sa couleur rose – qui lui donne son nom – que le lac prend des allures de miroir les jours sans vent. Plus simplement, la lagune est appelée « Lac rose de Torrevieja ».
Si ce lac n’est pas le seul dans le monde à présenter une couleur étonnante, il reste unique en Europe. La couleur n’est pas due à un quelconque filtre Instagram appliqué sur les photographies pour donner au lac une couleur qu’il n’a pas. Elle provient de sa teneur élevée en sel et de sa température, qui favorisent l’émergence d’un écosystème et de certaines espèces de microalgues et d’halobactéries qui libèrent des pigments rouges à l’origine de la couleur du lac.
Rose, mais aussi magenta, fuchsia, voire violet, la couleur du lac varie suivant la période de l’année et le moment de la journée. Et pour s’assurer encore plus de rose, le lac abrite une espèce de crustacés dont les flamants roses raffolent. La Covid et les confinements avaient justement permis leur retour en nombre sur les rives du lac après 37 ans d'absence. Ils sont venus se reproduire dans la région et 600 poussins sont nés cette année-là.
L'Estany de Ratera et de Sant Maurici
On accède aux deux lacs par la route – en vérité un chemin de terre aplati – qui traverse la forêt, laissant comme une cicatrice lorsque l’on regarde le paysage depuis les hauteurs. Cette dernière démarre près du lac de Sant Maurici, au sud-est, s’en éloigne vers l’est en direction de la chapelle du même nom : construite en pierre blanche, avec un toit en bois découpé d’une fenêtre en croix, elle s’insère tant bien que mal entre le sol et la falaise. Le chemin repart ensuite dans l’autre sens, en longeant cette fois le lac par le nord.
Le paysage est grandiose : l’eau du lac est claire, les montagnes et les forêts alentour se reflètent pour le plus grand bonheur des randonneurs et des photographes. Même le barrage, qui délimite la face Est, ne parvient pas à gâcher l’ensemble. Au sud, Els Encantats et ses 2749 mètres d’altitude dominent ce premier lac.
Le chemin continue, montant doucement. De 1900 mètres d'altitude, nous passons à 2100. Le sentier longe la Cascade de Ratera qu’un système de garde-corps en rondins de bois délimite (tout en limitant l’accès). Puis apparaît l’estany de Ratera. Ici aussi, les eaux cristallines servent de miroir à la beauté des montagnes autour. Si le chemin passe par le sud, il peut être intéressant de se perdre sur la rive nord, à la recherche d’une seconde cascade qui se dessine entre les arbres.
Le Lago Major de Colomers
Lac Gelat, lac de Podo, lac Tort, lac Obago, lac Long, Garguilshs de Jos ou encore lac des Gargholhes, la région ne manque pas de points d’eau, qui pullulent littéralement. Entre les pics de Contraix et de Portarro au sud, le pic de Travessani à l’ouest, celui de Saboredo à l’est et le cirque de Colomers au nord, ce n’est pas moins d’une vingtaine de lacs que l’on peut observer depuis le ciel. Allant de l’étang si petit qu’on aimerait le qualifier de mare au lac grandeur nature, le paysage est époustouflant, que l’on soit sur les rives ou au sommet de l’une des montagnes qui borde le cirque.
Le Lac Major de Colomers est le plus au nord. Le plus grand aussi, sans doute, bien qu’Obago tienne la comparaison. Cela doit lui valoir la mention de « Major » dans son appellation. Il est délimité au nord par un barrage qui offre un point de vue des plus sympathiques sur le cirque de Colomers et la rivière Aiguamog, lorsqu’elle n’est pas asséchée.
De l’autre côté, des montagnes (pour changer). Une petite maison, installée sur son perchoir, domine le lac. Le refuge des Colomers offre un lieu de repos bienvenu avec la randonnée qu’il est nécessaire de faire pour atteindre le lac. Véritable lieu de villégiature, il est possible de s’y sustenter et de s’y rafraîchir avant de repartir ou de passer une nuit dépaysante loin des grandes villes.
La Fuente de Los Baños et le lac de Montanejos
La Fuente de Los Baños est un lieu thermal. L’eau y est turquoise, transparente. Le Rio Mijares - c’est le nom du fleuve - chemine doucement vers le sud-est et propose de nombreux lieux photogéniques. Les gorges sont entourées de falaises de roches rouges et de forêts de pins et la rivière s'écoule depuis le lac de Montanejos.
Pour passer de l’un à l’autre, il faut accepter de cheminer quelque temps le long d’une route bitumée fort peu sympathique qui ne semble pas à sa place, mais qui a l’amabilité de traverser la montagne et de nous amener rapidement de l’autre côté. On y retrouve alors les rives du lac Montanejos, coincé entre les montagnes et ouvert sur le lointain.
Les rives du lac regorgent d’activités : El Conejar offre un point de vue splendide sur l’ensemble, tandis que la route longe un ancien pont romain et l’ermitage de Majadal. Plus loin, l’Ermitage de Nuestra Señora de los Ángeles se résume à une chapelle en mauvais état dont les briques de toit menacent de chuter à chaque instant. En continuant, apparaît la Puebla de Arenoso, petit village au milieu des montagnes.