En pénétrant dans la basilique Notre-Dame, on pense au Sacré-Cœur. Peut-être parce que ces deux basiliques ont été érigées au 19è. L'espace y est généreux, la pierre inébranlable comme l'éternité. La visite se fera en deux temps, la basilique telle qu'elle a été conçue par son concepteur autodidacte, l’abbé Haffreingue, et sa crypte, beaucoup plus ancienne, bâtie sur une caserne romaine et un bâtiment public du Haut Empire. Ecclésiastique véritablement habité par sa foi, il voulait que sa basilique soit si haute qu'elle puisse être vue depuis l'Angleterre protestante de l'époque.
On connait mal la vraie richesse de nos territoires. A Boulogne-sur-Mer, dans les Hauts-de-France, domine une basilique relativement récente, mais aux racines très anciennes. Elle recèle de trésors qu'on ne soupçonne pas, et pourtant... Venez, on vous emmène plus de 700 ans dans le passé.


La basilique Notre-Dame, au cœur de Boulogne-sur-Mer
- © Oliver Hoffmann / ShutterstockLes contes de la crypte
L'église médiévale sur laquelle s'est construite la basilique date elle du Moyen-Age, et des ruines lui appartenant sont visibles au nord et au sud de la crypte qui s'étend sur 1 400 m2. C'est dans cet espace, frais et sombre mais spacieux, que de nombreuses reliques attendent d'être admirées. C'est le lapidarium, avec ses têtes de gargouilles ou simplement ornementales issues de l'église romane, ses tombes en pierre, corniches et autres bas-reliefs.

Les statuettes en bois de l'ancienne cathédrale de Boulogne-sur-Mer
- © Pascal ANTOINE / EASYVOYAGEVous commencerez sa visite par une belle salle qui se poursuit par un couloir distribuant des caves voûtées dont certaines renferment des éléments funéraires. Là, des gargouilles de pierre ou des têtes de fauves et de rapaces vous domineront de leur regard intense. Des boulets de canons, en pierre et en fonte, sont au sol. Ils datent de 1544, lorsque Henri VIII, le roi britannique, assiégea Boulogne.

Une des gargouilles à tête de lion de l'ancienne cathédrale
- © Pascal ANTOINE / EASYVOYAGEPuis, sur votre droite, le "Vœu de Louis XIV" et "Adam et Eve", deux bas-reliefs de toute beauté, en albâtre, émanant de l'ancienne cathédrale et datant respectivement environ de 1666 et 1656. Le premier montre le roi donnant un cœur à Notre-Dame, le second les 2 premiers homme et femme en présence du Créateur. Derrière Eve, on devine une licorne. On notera la finesse de ces ouvrages.

Le "Vœu de Louis XIV" vers 1656, bas-relief ciselé dans de l'albâtre
- © Pascal ANTOINE / EASYVOYAGEPuis on admirera des morceaux de ruines de la façade de la cathédrale, détruite en 1798, en particulier des personnages de pierre. Certains plafonds et murs sont peints de motifs datant du 11è siècle.
Le trésor d'art sacré
Vient ensuite une remarquable collection de reliques liturgiques en orfèvrerie, placée dans des vitrines de verre, mais aussi des cœurs en or, des bijoux, des ivoires, des statues, des crosses épiscopales et des meubles d'époque.

Les couronnes d'or de style néo byzantin
- © Pascal ANTOINE / EASYVOYAGEUne occasion unique de voir aussi de véritables couronnes en or, serties de pierres fines ou précieuses, dans un style néo byzantin. Vous admirerez aussi le reliquaire-monstrance, pièce d'orfèvrerie en bronze doré datant du 16è dont la fonction est de contenir mais aussi montrer sa relique au travers de petites fenêtres en verre.

La Croix reliquaire de la Vraie Croix
- © Pascal ANTOINEEt puis la Croix reliquaire de la Vraie Croix, en argent, argent doré et émail, datant du 15è, où le Christ est représenté crucifié.

Les crosses épiscopales en laiton doré et pierres fines
- © Pascal ANTOINE / EASYVOYAGELe reliquaire du Saint-Sang
Cette pièce, la plus précieuse, date du tout début du14è siècle. Elle est pourtant d'une remarquable modernité. Pièce d’orfèvrerie émaillée unique en son genre, elle est mouchetée de multiples petites fleurs avec leur tige et de cœurs colorés à la forme stylisée, peints sur un émail vert foncé évoquant un jardin. L'œuvre semble préfigurer l'Art Nouveau qui fleurira 6 siècles plus tard.

Le reliquaire du Saint-Sang, basilique Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer
- © Pascal ANTOINE / EASYOYAGECette petite boîte contint un bout du linceul du Christ, tâché de son sang, qui fut expédié de Jérusalem par Godefroy de Bouillon en 1100. L'objet est sacré.