En Asie, le Japon est la destination culturelle par excellence. C'est souvent parce que sa culture fascine ou interroge que les touristes se pressent jusqu'à cette île pourtant lointaine. Dans ce contexte, ils seront intéressés de croiser des geishas dans des lieux authentiques et raffinés, à la mesure de l'importance du personnage.
La figure de la geisha est un emblème culturel du Japon qu'on ne trouve qu'ici. Elle n'a rien à voir avec une attraction touristique avec laquelle, malheureusement, certains la confondent par ignorance. Car ce personnage très codifié nécessite une connaissance parfaite de son être, sans laquelle il est souvent incompris, le gap des cultures faisant parfois barrière. Alors, face à l'augmentation du nombre de grossièretés commises à l'encontre des geishas du quartier de Gion, à Kyoto, les autorités ont tout simplement décidé de le fermer aux touristes.

La beauté de Gion et de ses geishas

Il y a du passage dans les ruelles de Gion
- © Calin Stan / ShutterstockAlors il faut savoir que la geisha est avant tout une artiste. Elle se produit dans les hanamachi ou kagai, ces quartiers où elles sont formées, puis exercent leur profession, notamment dans des maisons de thé. Gion fait partie de ceux-là. Sa réputation mondiale tient à la beauté du lieu, fait de maisons traditionnelles en bois qui n'ont pas bougé depuis des siècles, et du Fujiyama qu'on voit au loin.
Les dérives d'un tourisme parfois agressif
Pas étonnant donc que les touristes aient fait de Gion l'épicentre de leurs visites. De plus, c'est dans ses ruelles qu'on est quasiment assuré de croiser les fameuses geishas, parées de kimonos colorés parfaitement ajustés selon les règles de l'art. Car si elles pratiquent d'abord la musique et la danse, elles sont aussi expertes dans d'autres arts comme l'habillement et la conversation, ou encore le jeu.

Gion est à peu de choses près comme il a toujours été au fil des siècles
- © f11photo / ShutterstockMalheureusement, de plus en plus de touristes sans manière, qui n'ont visiblement pas ces connaissances, s'en prennent de façon croissante aux geishas de Gion, dans la rue. Incivilités, agressions voire harcèlements, les autorités ont été obligées de sévir.
Des mesures radicales
Si la geisha est une érudite particulièrement raffinée, elle a eu à pâtir dans son histoire récente d'un amalgame avec l'escort-girl, ce qui explique peut-être ces dérives. Pendant la 2nd guerre mondiale, des péripatéticiennes se sont en effet déguisées en geishas pour racoler les G.I., créant ainsi une confusion dans l'esprit de certains étrangers. Alors qu'en réalité, il s'agit de personnes de bonnes familles à la très haute éducation.

Les geikos, comme on appelle les geishas à Kyoto, et l'art de la conversation
- © Dr. Gilad Fiskus / ShutterstockA partir de ces constats, les autorités de Kyoto ont décidé de fermer dès avril prochain les ruelles de Gion qui, malgré le fait qu'elles soient privées, n'empêchaient pas les touristes de s'y engouffrer. La rue Hanamikoji, principale artère, restera elle ouverte au public avec, on peut s'en douter, une surveillance policière accrue.