Saviez-vous que l’île de Robinson Crusoé existe ? Oubliée des touristes, elle regorge de paysages paradisiaques !

Robinson Crusoë, le fameux héros du tout premier roman d'aventure, premier survivaliste de l'histoire au début du 18e siècle, a bien existé. Oui, mais il ne s'appelait pas Robinson, n'a pas échoué sur une île vénézuélienne et n'y est pas resté vingt-huit ans comme le héros de Daniel Defoe. Il s'appelait Alexander Selkirk et fut débarqué sur une île déserte pour mutinerie. Pas très reluisant pour incarner le premier héros de fiction de l'histoire du roman.

Alors de retour à Londres et racontant son histoire, il inspire l'écrivain Daniel Defoe qui en fait un malheureux naufragé. Le roman d'aventure était né, mâtiné d'un récit philosophique où l'homme est face à lui-même et à la nécessité de rester en vie. Il lui faudra apprendre en autodidacte et être débrouillard (par exemple Selkirk apprivoisera des chats sauvages pour se préserver des rats).

Une île paradisiaque

On se dit qu'il avait bien de la chance, l'ami Robinson, d'avoir pu vivre libre et paisible, seul sur une si belle île, nommée aujourd'hui "Île Robinson Crusoé". Une nature plutôt clémente, des coins de pêche poissonneux, une eau à 25 °C toute l'année et des chèvres pour fabriquer du fromage (ces chèvres sont toujours là aujourd'hui).

C'est assurément cette image paradisiaque couplée à l'idée exotique qu'on se fait de la solitude sur une île perdue au milieu de l'océan qui attire ses visiteurs. Car l'archipel de Juan Fernández auquel elle appartient se trouve à plus de six cents kilomètres des côtes chiliennes. Les deux autres îles sont inhabitées. On se dit que s'échouer ici sans radio, si cette île était déserte, serait le gage d'une vie vraiment tranquille... jusqu'à la fin de ses jours. Alors comment ne pas s'identifier un tant soit peu au pauvre Robinson ?

Les attraits de l'île, réserve de biosphère

L'archipel constitue un parc national que l'UNESCO a classé en Réserve Mondiale de la biosphère. Selon la définition de la fameuse organisation, il s'agit donc d'un archipel qui apporterait des solutions locales à des problèmes mondiaux. Un peu à l'image existentielle de Robinson Crusoé, obligé de s'inventer un modèle de vie tributaire uniquement de la nature.

L'archipel est d'autant mieux préservé qu'il est au milieu de l'océan. C'est ce que viennent rechercher ici les touristes, en plus d'espèces végétales ou animales qui sont purement endémiques, c'est-à-dire qu'on ne trouve que là. Alors les mordus de botanique trouveront ici leur paradis sur terre. Il faut dire que l'intégralité des arbres de l'île n'existe que sur cette île et nulle part ailleurs. Un cas unique au monde.

Côté animal, ce sont des oiseaux qui sont endémiques, dont le colibri... Robinson ! De nombreuses balades sont possibles, mais l'île est escarpée et de nombreuses ravines nécessitent la prudence. Moins dangereux, on pourra s'amuser à jouer les Robinson sur la plage, l'occasion de se baigner et d'aller voir en bateau la grotte où vécut Alexander Selkirk, à 16 km de Puerto Inglés.

Des randonnées de rêve

Le naufragé avait pour habitude de gravir la montagne pour scruter l'horizon à la recherche d'éventuels galions qui pourraient le ramener. On nomme ce point de vue historique Mirador Selkirk. Il est la destination d'une fameuse randonnée.

Un trek attire aussi les amateurs de randonnée et d'aventure, celui qui consiste à traverser l'île pour rejoindre Villagra et La Punta. L'occasion de traverser des biotopes aussi différents que la forêt subtropicale de l'ile, la montagne et sa végétation exotique unique et ses déserts.