Ne passez plus pour un touriste ! Voici 10 expressions lyonnaises à connaître d'aller dans la "Ville des Lumières"

Peu connu comme de nombreuses autres langues régionales, le parler lyonnais autrefois appelé le "franco-provençal" est doté de petits trésors de langage. Parfois mignons, d'autres fois moins charmants, ces mots et expressions sont la plupart du temps assez difficiles à comprendre même s'ils ont mérite de faire sourire. En voici une petite sélection !

Un gone

Le « gone », c'est un peu le « ch'ti » du Nord, le « Titi » de Paris ou le « Drole » de Bordeaux. C'est un terme familier et plutôt sympathique qui qualifie le gamin de Lyon. Bref, c'est un jeune enfant, un gosse ! Mais aujourd'hui, ce mot semble s'appliquer à tous les Lyonnais, ceux de pure souche voire ceux qui ont adopté la ville et que la ville a adoptés.

Les Gones désignent désormais les habitants lyonnais

Les Gones désignent désormais les habitants lyonnais

- © prochasson frederic / Shutterstock

Une fenotte

A priori, ce mot pourrait nous faire penser à un petit animal voire un rongeur tout mignon. Et pourtant la « fenotte » est une expression intime. Elle désigne en fait une fille gentille et aimable. C'est d'ailleurs l'équivalent du « gone » au féminin, une jeune lyonnaise. À noter que cette expression est souvent reprise dans la presse pour désigner l'OL féminine.

Les joueuses de l'OL sont appelées les Fenottes

Les joueuses de l'OL sont appelées les Fenottes

- © Victor Velter / Shutterstock

Un canut

Figure emblématique et historique à Lyon, le canut est celui qui a largement contribué à la notoriété de la ville. Ce dernier était en fait un ouvrier tisserand de la soie sur les machines à tisser au XIXème siècle. Regroupés dans le célèbre quartier de la Croix-Rousse, les canuts travaillaient dans des appartements avec d'immenses fenêtres et des plafonds très hauts pour abriter leur métier à tisser. Connus pour avoir été à l'origine d'une grosse révolte, ils ont néanmoins instauré des traditions et uniques dans la ville, encore inscrites dans les mœurs des Lyonnais d'aujourd'hui.

Un canut ou l'art de tisser la soie © Suriyan_Morya/123RF

Un canut ou l'art de tisser la soie © Suriyan_Morya/123RF

Le "y"

Employé à toutes les sauces et pour la moindre phrase, le « y » est un fâcheux toc verbal dans la ville des gones. « Je vais y faire », « j'y mets », « je vais t'y montrer », voici l'une des principales caractéristiques du parler lyonnais, où le « y » remplace le pronom personnel. Un peu abrupt et très souvent raillé par le reste de la France, le recours au « y » n'a pas de quoi en faire jalouser.

Dans les ruelles du Vieux-Lyon, le 'y' est plutôt courant

Dans les ruelles du Vieux-Lyon, le 'y' est plutôt courant

- © BalkansCat / Shutterstock

Un mâchon

Instauré par les canuts, le "mâchon" n'est rien d'autre qu'un bon repas matinal. Au XIXème siècle, les travailleurs de la soie commençaient tôt la journée. Pour faire le plein d'énergie et se donner du courage, ceux-ci s'octroyaient un "casse-croûte" très copieux, un en-cas souvent composé des restes de la veille qui se prenait en dehors des restaurants traditionnels, dans un bistrot ou même à l'atelier. Au menu : cochonnaille, tripes et autres spécialités arrosées de Beaujolais bien sûr !

Le Beaujolais est un vin produit dans les départements du Rhône et de Saône-et-Loire © Natalia Van Doninck/123RF

Le Beaujolais est un vin produit dans les départements du Rhône et de Saône-et-Loire © Natalia Van Doninck/123RF

Un bouchon

Véritable institution dans la ville mais surtout dans les quartiers du Vieux-Lyon et de la Croix-Rousse, le bouchon lyonnais est un restaurant typique où l'on peut déguster des spécialités locales telles que la quenelle, l'andouillette, la cervelle de canut (fromage blanc assaisonné de sel poivre, échalote, ciboulette et herbes du jardin) ou encore les grattons (morceaux de couenne de porc grillés). Reconnaissable grâce à ses nappes à carreaux rouges et blancs, le bouchon propose une cuisine simple et conviviale mais peu recommandée lors d'un régime. Un lieu où il est bon de s'y retrouver!

La quenelle est une spécialité lyonnaise

La quenelle est une spécialité lyonnaise

- © barmalini / Shutterstock

Une bugne

Généralement mangées en février juste avant le carême, les bugnes sont des sortes de beignets qui permettaient aux catholiques de bien manger et de se faire plaisir juste avant la période d'abstinence. Fines et craquantes ou dodues et moelleuses, elles sont un délicieux mélange de farine, de sucre, de beurre et d'œufs. Des mets si populaires qu'il existe même le verbe "bugner" lequel veut dire " frapper ".

Les délicieuses bugnes lyonnaises

Les délicieuses bugnes lyonnaises

- © loflo69 / Shutterstock

Une fillette

Non, une "fillette" n'est pas forcément une petite fille. Né au XIXème siècle, le " pot " lyonnais correspond à une dose d'alcool propre aux canuts qui avaient droit, chaque jour, à 50 centilitres de vin payé par le patron. Mais ce dernier fit réduire le volume du pot à 46 centilitres. Il était donc possible de remplir avec 1 litre de vin, deux pots + le verre du patron. La " fillette ", elle, est tout simplement la petite sœur du pot et fait donc 29 centilitres.

Chacun sa taille de contenant pour le vin ! © olegdudko/123RF

Chacun sa taille de contenant pour le vin ! © olegdudko/123RF

Une traboule

Une « traboule » (du latin « trans ambulare » signifiant « se déplacer à travers ») est un passage couvert et caché typiquement lyonnais : il traverse les cours d'immeubles et permet ainsi de se rendre d'une rue à une autre rue parallèle. Au nombre de 400 dans la ville, principalement situées dans les pentes de la Croix-Rousse et dans le Vieux-Lyon, les traboules permettaient aux habitants d'accéder directement à la source d'eau douce sans passer par les rues sinueuses de la ville. Le verbe « trabouler » quant à lui est maintenant utilisé pour désigner un déplacement.

Les traboules peuvent être des raccourcis très utiles !

Les traboules peuvent être des raccourcis très utiles !

- © Pierre Jean Durieu / Shutterstock

La "Ficelle"

Si la « ficelle » est généralement associée à une corde fine voire à une variété de pains longs et fins, il n'en est rien à Lyon. Effectivement, les Lyonnais ont tendance à dire qu'ils vont « prendre la ficelle ». Traduction : ils se rendent dans le quartier du Vieux-Lyon à Saint-Jean pour visiter les hauteurs de la ville en passant par le funiculaire, un moyen de transport phare de Lyon. Petite anecdote à connaître : du fait de sa topographie tourmentée, la ville de Lyon possédait à une époque 5 funiculaires reliant les bas quartiers à ceux de Fourvière et de la Croix-Rousse. Seuls 2 subsistent et sont ouverts au public aujourd'hui.

Prendre la ficelle permet d'éviter une marche très ardue © Frederic Prochasson/123rf

Prendre la ficelle permet d'éviter une marche très ardue © Frederic Prochasson/123rf

Les équevilles

À Lyon, les équevilles sont les ordures et déchets. La tournée des équevilles est donc le ramassage des poubelles faîtes par les « âniers », à savoir les éboueurs. Autre chose à savoir, la caisse d'équevilles est la désignation de la poubelle parisienne, du nom du préfet de la Seine à la fin du XIXème siècle qui en instaura l'usage.

Les équevilles sont consciencieusement triées à Lyon © Roman Millert/123RF

Les équevilles sont consciencieusement triées à Lyon © Roman Millert/123RF

par Héloïse de Thé
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