Connaissez-vous la ville française qui compte le plus de monuments historiques au km² ? (Ce n’est pas Paris !)

Ainsi, si l’on rapporte le nombre de monuments historiques à sa surface en km², c’est une ville du Nord-Pas de Calais qui remporte la mise. Étonnante et plutôt discrète par rapport à Lille ou à Calais, la ville de 11,63 km² vous surprendra par le nombre de ses bâtisses présentes sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Capitale historique et administrative du département

La ville française qui comporte le plus grand nombre de monuments historiques au km² est donc… Arras. Forte de sa naissance au début du Moyen Âge, la ville s’est construite au fil des siècles dans une forte influence flamande. Sous l’Ancien Régime, elle fut la capitale de la province de l’Artois ainsi qu’un grand centre religieux et une cité prospère connue pour ses fabrications drapières. C’est à cette époque là que les principaux monuments, aujourd’hui historiques, furent pensés et construits.

Deux places au coeur de la réussite architecturale de la ville

Les 227 monuments historiques arrageois sont majoritairement présents autour de deux places : la Place des Héros et la Grand’Place. Sur ces dernières, près de 155 façades sont classées aux monuments historiques. Édifiées au XVIIe siècle, elles sont toutes sur le même modèle avec une lucarne ronde dans leur partie haute, surmontées d’un fronton arrondi et d’une gerbe de blé stylisée. Sur un côté de la place des Héros, le beffroi de l’hôtel de ville domine, dans un style néogothique toute la ville et est, depuis 2005, classé au patrimoine de l'humanité par l'Unesco. Enfin, la cathédrale mais aussi la citadelle Vauban ont leur place parmi les monuments majestueux de la ville d’Arras.

Meurtrie par les guerres mondiales

Ce qui est extraordinaire à propos des monuments arrageois, c’est qu’ils ont subi les bombardements et les combats des deux guerres mondiales et notamment celle de 14-18. Située à quelques kilomètres du front, la ville fut également l’enjeu des importantes batailles d’Artois. Ainsi, des tranchées sont creusées autour de la ville, l’hôtel de ville est incendié, le beffroi complètement détruit puis la cathédrale et le palais Saint-Vaast victimes des bombardements. Ravagée aux trois quarts en 1918, la ville est reconstruite à l’identique et les monuments historiques retrouvent leur prestance d’antan. La Seconde Guerre mondiale sera moins meurtrière et épargnera plus ou moins les bâtiments de la ville.