Composée d'un patchwork de 50 pays, l'Europe est un théâtre immense où vous n'aurez jamais fini de voyager. Depuis que l'empire austro-hongrois a été dissout au début du siècle précédent, une poignée de petits pays a vu le jour au centre de l'Europe, avec des identités propres et surtout des langues distinctives. On parle ici de la Slovaquie, de la Tchéquie, de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, du Monténégro et de la Slovénie. Aujourd'hui, on vous emmène à Bratislava, la capitale de la Slovaquie, qui porte un nom qui n'existait pas il y a à peine plus d'un siècle.
A deux heures de Paris en avion, cette capitale de l'ancien bloc soviétique renferme des joyaux culturels d'architecture et d'histoire. Son centre historique mérite une visite en dilettante, d'autant que le Danube passe par là. Il y a cent cinq ans, cette capitale n'existait pas.
Bratislava, la Vieille Ville
Le centre ville n'est pas bien grand et vous pourrez en découvrir tous les points d'intérêt en une journée à peine. Le monument central est sans conteste la cathédrale Saint-Martin qui date du 14e. Les Hongrois qui vivent en Slovaquie en sont fiers car leurs souverains furent couronnés ici, du temps du Royaume de Hongrie.
Le saviez-vous ?
Bratislava, la capitale de la Slovaquie n'a pas toujours eu ce nom, qu'elle ne porte en fait que depuis cent cinq ans. Les Autrichiens la nommaient Presbourg et son nom historique hongrois est Pozsony (prononcé "pojogne"). Mais surtout, ce qu'il faut savoir, c'est que Bratislava, sous ce nom-là, fut la capitale de la Hongrie à compter du 16e.
Cette cathédrale en forme de crucifix en impose plus à l'intérieur qu'à l'extérieur. Hormis les trois nefs de toute beauté, vous noterez sur l'autel la statue équestre de Saint-Martin en hussard hongrois, et puis aussi à l'extérieur, au sommet de la tour, la réplique en or de la Sainte Couronne hongroise. On comprend alors parfaitement l'imbrication de l'histoire magyare dans la capitale slovaque.
En vous promenant dans ces rues, vous remarquerez vite de drôles de personnages fondus dans un métal cuivré qui animent le centre ville par leur immobilité provocante. Photographe embusqué, égoutier qui sort d'une bouche d'égout, Napoléon accoudé à un banc, ils sont là, un peu partout. Chemin faisant, vous découvriez aussi un certain nombre de palais baroques, plus ou moins imposants, à l'image du Théâtre national slovaque. Vous le verrez forcément, son esplanade est ceinturée de cafés et de restaurants où tout le monde converge.
Le palais Grassalkovitch est aussi un incontournable de la ville. Encore un palais de style baroque, et encore un monument issue de la royauté hongroise ! Ironie du sort, c'est désormais la résidence des présidents slovaques.
Des demeures Art Nouveau sous-estimées
Si on pense immédiatement à Prague ou à Bruxelles en matière d'Art Nouveau, ce n'est pas le cas du tout en ce qui concerne Bratislava. Ici, la référence est plutôt rococo ou architecture communiste. Pourtant, des édifices de style Art Nouveau remarquables parsèment la ville.
Le fleuron en est sûrement l'église Sainte-Elisabeth, une étonnante petite église bleue clair conçue dans un parfait style jugendstil. L'intérieur est bleu ciel et blanc. L'ensemble est assez magique. La plupart des autres édifices Art Nouveau s'exprime dans un pur style Sécession, ce courant de l'Art Nouveau propre à l'Autriche. Cela se comprend. A l'époque, Hongrie et Autriche formaient l'Empire Austro-Hongrois, et la Slovaquie n'existait pas.
Ce style y est fièrement présent dans les façades du lycée de Bratislava créé par Odon Lechner ou de l'hôtel Tulip (hôtel des Tulipes) par exemple, devenu Roset Hotel & Residence. La façade n'a pas changé et a gardé son design Sécession. Tout comme la façade du Café Roland où en hauteur des télamons musclés soutiennent la corniche de pierre. L'intérieur fait très années 20.
Roset Hotel & Residence
Bel hôtel Art Nouveau au coeur de la capitale slovaqueLe château, un monument !
Perché sur les hauteurs de la ville, le château de Bratislava en impose. Originellement, c'est un fort du Moyen Age. Maintes fois remanié à travers l'histoire, il nous apparait aujourd'hui dans un style très épuré et géométrique qui évoque les citadelles russes. Ses quatre tours sont les emblèmes de la ville et le château tout entier sert d'effigie aux centimes slovaques.