Ault et ses falaises, au sud de la baie de Somme

Le littoral de la Picardie n’est pas très étendu, mais il connaît une diversité de paysages marins vraiment surprenante. Si au nord de la baie de Somme, le sable et les dunes caractérisent les plages, c’est une toute autre géographie qui s’offre au promeneur en direction du sud.

La transition se fait dès la pointe du Hourdel, qui ferme le sud de la baie de Somme, et se confirme jusqu’à la plage d’Onival (Ault), en passant par la station balnéaire de Cayeux-sur-Mer : sur toute cette portion du littoral, une immense plage de galets borde la mer.

Repoussés sans cesse par la mer, mais aussi empilés de mains d’hommes au XVIIIe siècle pour former une digue naturelle, cette bande galets forme une barrière protectrice à une grande zone plane d’anciennes mollières de la baie de Somme. C’est notamment dans ces pré-salés que sont élevés les fameux agneaux AOC de la région, ainsi que les chevaux Hensons, une race locale.

Emblématique de ces paysages de mollières, la vaste zone humide du Hâble d’Ault précède les premières falaises d’Ault, dans des paysages de prairies herbeuses, de marais et de terres cultivées. Sans relief, cet espace naturel protégé fait le bonheur des oiseaux (270 espèces au compteur), et par extension, des ornithologues en herbe et des chasseurs…

A partir de la plage d’Onival, section balnéaire d'Ault où subsistent quelques jolies demeures Belle Epoque, le littoral picard se soulève et gagne en relief. Les falaises, constituées de craie, s’élèvent jusqu’à 38 mètres au-dessus du niveau de la mer. Un avant-goût de la fameuse Côte d’Albâtre, qui débute (ou se termine) ici, au sud de la Somme.

Coincée entre ses falaises, Ault a du mal à cacher un certain déclin : elle est loin d’être la station la plus en vue de la Côte d’Albâtre. Au fil des rues aux allures désuètes, une ambiance fin de règne caractérise les lieux, qui ne déplaira pas aux nostalgiques.

Les amoureux de large et de grand air, eux, se régalent : en quittant Ault vers le sud, un sentier s’élance sur les sommets verdoyants des falaises de calcaire, dont la blancheur renforce un contraste de couleurs saisissant. En toile de fond, le ciel et la mer, dont les tons évoluent au gré de la météo et des horaires de marée. Un cadre de balade magnifique !

Cette jolie randonnée nous mène jusqu'à la prochaine valleuse, au lieu-dit du Bois-de-la-Cise, avec ses quelques maisons et anciennes villas, sa promenade, son bois, et sa plage de galets.

Depuis le Bois-de-la-Cise, vous avez le choix entre poursuivre la boucle et retourner à Ault par les terres, ou continuer plus au sud jusqu’à Mers-les-Bains. Cette jolie station balnéaire a conservé ses allures héritées de la Belle Epoque, elle qui, comme nombre de petits ports de pêches picards, s’est spécialisée dans le tourisme et les bains de mer en vogue à la fin du XIXe siècle.

Mers-les-Bains jouxte une autre station balnéaire au style identique, Le Tréport, qui se situe de l’autre côté d’une frontière imaginaire : nous sommes maintenant en Normandie, où les falaises de la Côte d’Albâtre s’élèvent jusqu’à l’embouchure de la Seine !