L’annonce est tombée ce matin peu avant 9 h. De nombreuses entreprises rencontrent des problèmes informatiques qui impactent leur fonctionnement. En cause ? Une mise à jour défectueuse du logiciel de cybersécurité CrowdStrike. Les soupçons s'étaient pourtant préalablement tournés vers Microsoft, information pourtant démentie par George Kurtz, PDG de CrowdStrike, qui a lui-même reconnu la faute et présenté ses excuses peu avant 16 h.
Depuis ce matin, vendredi 19 juillet 2024, Microsoft et CrowdStrike se heurtent à une panne informatique mondial. Des médias, des banques, des supermarchés sont touchés ainsi que de nombreuses compagnies aériennes.
Le secteur aérien français au ralenti
S’il ne s’agit pas d’une cyberattaque, selon Sylvain Chavanne, expert en cybersécurité et en cyberdéfense, qui déclare sur le plateau de FranceTV Info qu’il n’est « pas à craindre de fuites de données ou d’intrusion dans certains systèmes », de nombreux secteurs sont impactés par le problème. C’est le cas du secteur aérien, français notamment.
Avec des retards allant jusqu’à une heure, la France s’en sort plutôt bien. Air France signale des perturbations informatiques et des opérations « perturbées dans certaines escales » ; les aéroports restent épargnés, sauf celui de Marseille, qui enregistre de nombreux retards. À 14 h, les opérations d’Air France étaient proches de la normale. La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) invite cependant les passagers à se rapprocher de leur compagnie aérienne pour connaître les modalités de leur vol. De leur côté, la SNCF et la RATP ont été épargnées par le problème de même que les secteurs fluvial et routier.
L’aviation mondiale clouée au sol
Si l’incident prend un tournant politique dans l’Hexagone, c’est surtout à l’étranger et chez nos amis européens que la panne a eu de l’effet, notamment avec KLM ou Ryanair. Les compagnies aériennes néerlandaise et irlandaise suspendent en grande partie leurs opérations. L’intégralité des aéroports espagnols ont été touchés. De son côté, l’aéroport de Berlin est resté paralysé plusieurs heures. Pareil pour celui de Zurich.
Aux États-Unis, les avions d’American Airlines sont restés cloués au sol quelques heures, tandis que des compagnies aériennes singapouriennes ou malaisiennes doivent annuler ou retarder de nombreux vols. Il en va de même pour les aéroports de Hong Kong, San Francisco ou Amsterdam.
Avec le déploiement d’un correctif diffusé par CrowdStrike dès midi, la situation semble cependant s’améliorer d’heure en heure. Pour autant, l’impact de cette panne risque d’être durable. Ainsi, les actions de CrowdStrike avaient perdu 20 % de leurs valeurs dès 12 h, tandis que Microsoft était à -2,9 %. Omer Grossman, directeur informatique de la société de cybersécurité CyberArk, juge les dommages à venir « dramatiques » !