Voyage à Nantes : les 4 spots de l'édition 2024 à ne surtout pas manquer

“ Dans le film de la ville, l’arbre est un figurant immobile quand tout bouge autour de lui. Pourtant, il nous recouvre et nous domine dès que nous décidons de l’observer “, explique Jean Blaise, directeur du Voyage à Nantes. Aujourd’hui pratiquement invisible dans le paysage de la ville, l'arbre est la thématique de cette 13ème édition ce parcours artistique. Jean Blaise espère ainsi “montrer ce que nous ne voyons plus “.

Pour mettre en avant les arbres et leur beauté, trois méthodes sont retenues. Certains artistes, comme Henrique Oliveira, interprètent à leur manière la matière et le monde fantastique et fantasmé que nous évoquent les arbres. Cela passera aussi par une intervention directement sur un arbre, sans l'abîmer ni le blesser et par la mise en place de dispositifs visant la mise en valeur des arbres dit “ remarquables ” et fragiles sans les toucher. Ces derniers sont signalés par des bijoux autour de branches d’arbres, le long de la ligne verte et dans le vignoble.

C’est un arbre monumental (ou du moins une sculpture) qui crève les dalles de la place Graslin et rampe jusqu’au théâtre du même nom. À l’extrémité, les branches prennent possession des marches menant au bâtiment. Henrique Oliveira nomme son œuvre en empruntant le titre du film Fitzcarraldo de Werner Herzog. Si, dans ce film de 1982, un homme, passionné d’art lyrique, amène l’opéra en pleine forêt amazonienne, Henriquet Oliveira fait ici l’inverse et guide la nature à l'entrée du théâtre.

En échos à la famille Palm et à monsieur Buisson, exposé dans la cour de l’hôtel de Châteaubriant, l’Enfant Hybridus, vêtu de son pyjama rayé, s’installe au centre de la place Royale. Jambes croisées devant lui, un bras sur le genou, l'œuvre de Jean-François Fourtou semble attendre. Mais attendre quoi ? Mi-humain, mi-végétal, cette statue de 5 mètres de haut espère “ une symbiose future entre l’humain et le végétal dans cet environnement minéral “.

“ A-t-on conscience de leur longévité exceptionnelle par rapport à la nôtre ? “ se demande Yushin U Chang. Un Pinus Pinea en l’an 2252 est sa réponse artistique. Cet arbre, le Pinus Pinea, avec les bonnes conditions, peut vivre 250 ans environ. L’artiste projette ainsi, sur un arbre vivant, une amorce du diamètre qu’il pourrait atteindre. La sculpture a la forme d’une tranche prélevée et révèle les anneaux de croissance. Épousant la forme de l’arbre, son inclinaison et le nombre de branches, cette œuvre nous projette dans le temps et incarne l’hypothèse de cette croissance.

Un arbre - la forêt est une œuvre discrète d’Eric Fonteneau qui ne se révèle qu’à la tombée de la nuit. Sculpture monumentale de 12 mètres de hauteur, elle est composée de 3 arbres en bronze, identiques. Près de 80 oiseaux, eux aussi en bronze et moulés suivant cinq modèles différents, sont posés sur les branches de l'œuvre. La lumière, projetée la nuit, dévoile l’ensemble. L’ensemble se veut une image du désir de la forêt qui s’insinue dans l’environnement urbain et fait écho au dicton “ l'arbre qui cache la forêt “.