Trônant au centre de la ville, c'est la perle de Milan. Merveille du gothique flamboyant, son architecture tranche avec le style dominant dans les églises italiennes. Tout de marbre, hérissée de flèches, la cathédrale de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge de Milan de son vrai nom, compte plus de 3.000 statues, gargouilles et macarons. Troisième plus grande église du monde - après Saint-Pierre de Rome et la cathédrale de Séville - elle n'apparait vraiment dans son gigantisme qu'une fois entré en ses murs. Ses 52 fabuleuses colonnes, avec leurs chapiteaux chargés de statues, ont été récemment nettoyés, redonnant de la lumière sous la haute voute de la nef, encore plus impressionnante.

On a retrouvé les traces d'une première chapelle du 4e siècle sur le site actuel du duomo, puis fut construit là une première cathédrale dès le 5e siècle, c'est alors déjà le cœur religieux de Milan. Après l'effondrement du campanile de celle-ci puis sa destruction partielle par un incendie au 11e siècle, le projet de bâtir un nouvel édifice nait à la fin du 14e siècle. C'est en 1387 que débutent des travaux... qui dureront plus de quatre siècles. Le naviglio grande est prolongé jusqu'au site de construction pour acheminer par voie fluviale les blocs de marbre de Candoglia. Le projet architectural change à maintes reprises dès les premières années. Les travaux avancent très lentement durant deux siècles, avant une reprise en main en 1567 par l'archevêque Charles Borromée. A la fin du 18e siècle, le bâtiment est quasiment achevé. En 1805, Napoléon Ier fait accélérer le chantier qui doit être achevé pour son couronnement comme Roi d'Italie. Mais ce n'est qu'en 1813 que le duomo est considéré comme terminé.

En 1858, le campanile est détruit. La façade connaitra encore de nombreuses évolutions, la dernière porte de bronze n'est installée qu'au début du 20 siècle. Une partie de l'édifice est endommagée par les bombardements durant la guerre... aujourd'hui les échafaudages disparaissent à un endroit pour mieux réapparaitre à un autre. L'histoire jamais ne finit. Mais la cathédrale milanaise est un bijou éblouissant de finesse. Il ne faut surtout pas faire l'impasse sur la balade sur les toits (même si 12 euros en plein tarif, ce n'est pas donné). La promenade entre contreforts, flèches, arcs rampants et pinacles finement ciselés est magnifique. Que d'efforts et de détails pour des statues et sculptures qui n'étaient pas censées être vus de si près!