Les 24 bungalows sont répartis de chaque côté de la réception et du restaurant en une seule ligne : tout le monde est placé à la même enseigne face à la mer, pas de jaloux ! De même, les chambres sont toutes identiques : pas de suite, deluxe, master et autres supérieures mais que des standards ! Spacieuses (60 m²), les chambres sont simples et sobres, sans décoration particulière ni tableau, sans climatisation ni télévision ni téléphone, ce qui accentue la sensation d'isolement de Robinson sur son île et c'est tant mieux ! En revanche, vous bénéficiez d'une connexion Internet Wi Fi gratuite. Ceux qui ne peuvent pas se passer de la modernité sont prévenus et passeront leur chemin. L'absence de climatisation est compensée par le ventilateur, dont les effets sont accentués par les quatre fenêtres de chaque côté de la pièce, et qui font courant d'air. Et puis il y a des ouvertures un peu partout dont de nombreuses persiennes. On a presque l'impression de dormir dehors ! Ceux qui ont le sommeil léger prévoiront des boules Quies car nos amis les oiseaux n'arrêtent pas leur concert la nuit. Le volume étant monocorde, on finit tout de même par s'y habituer. Autre originalité des lieux (une de plus), il n'y a pas de clé ! Comme ça, vous ne risquez pas de les perdre. De toute façon, il n'y a que vous et quelques clients sur cette île, les seuls intrus étant les oiseaux qui viennent parfois vous rendre visite dans votre chambre. Le lit à baldaquin est pourvu d'une moustiquaire, et une dizaine de géco (de petits lézards) parcourent les murs de la chambre dévorant les petits insectes nuisibles : ce sont vos meilleurs amis ! Pourvues d'un carrelage, les chambres disposent d'un petit bureau en bois et un coin salon avec une petite table basse en bois et deux canapés, convertibles en lit pour les enfants. Vous pouvez vous détendre sur la terrasse, comprenant deux fauteuils et une table en bois. Vous trouverez à votre disposition un thermos (demandez une carafe d'eau à la réception, c'est gratuit) et deux verres, un parapluie, un coffre-fort gratuit, et une lampe de poche si vous souhaitez explorer les environs la nuit venue. Il y a deux ouvertures pour accéder à la chambre : une devant côté terrasse et une autre à l'arrière, où se trouve un étendoir pour le linge ou faire sécher votre maillot de bains. La salle de bains comprend une grande douche flexible ouverte (sans rideau ni protection) avec du gel douche. Les toilettes sont séparées, avec un lavabo et un bidet.

Installés à 100 mètres du rivage au centre de l'île, les 24 bungalows au toit en tôle sont répartis de part et d'autres de la réception et du restaurant, dans un agréable jardin tropical. Bird Island est à part dans le concept d'île hôtels généralement plus luxueux les uns que les autres. Ici, vous ne trouverez pas de spa, de fitness center ou de piscine (si ce n'est la plus grande et la plus belle du monde, à 100 mètres des chambres). Comme le souligne Marie-France Savy, la propriétaire et directrice, son établissement est un 3* dans un cadre 5*. Un premier hôtel fut construit près du rivage en 1973 mais il s'effondrait à cause de l'érosion particulièrement virulente de 1988 à 1992. L'emplacement actuel date de 1993 et la dernière rénovation de 2000. Alors que le premier hôtel était constitué de matériaux locaux, notamment les toits en feuilles de palmes, le nouvel établissement utilise des matériaux importés respectueux de l'environnement. Des panneaux solaires sont utilisés pour chauffer l'eau et l'éclairage consomme peu d'énergie.

Le restaurant de Bird Island est simple et convivial, sans prétention. Il propose une cuisine créole servie sous forme de buffet. Le petit-déjeuner est servi de 7h30 à 9h30, le déjeuner à partir de 13h et le dîner à partir de 20h. Le matin, on vous sert du thé ou du café, une assiette de fruits, une omelette, du jus de fruit et des toasts à la confiture de banane. Pour les repas, vous avez droit à la soupe du jour, une viande, un poisson (le filet de job est excellent), du riz, des patates, des crudités et de la salade, pour finir par un chariot de dessert (salade de fruit, mousse au chocolat et autres puddings). Le samedi soir, c'est barbecue ! Poisson grillé, porc rôti, poulet, mouton et riz frit. Le bar est ouvert de 10h à 14h puis de 15h à minuit.

Difficile de trouver mieux sur Terre ! Des kilomètres de plages vierges et sauvages, aux eaux limpides comme du cristal de roche et délicieusement tièdes. Que de bonheur de marcher pieds nus sur ce sable blanc, fin et doux comme de la farine ! Ici pas de transats ni parasols ni douches, pas de bars ou de restaurants, aucune activité nautique ni centre de plongée : vous êtes seul face à l'océan, aux crabes et éventuellement quelques tortues de mer. Enfilez un masque, un tuba et des palmes et le monde du silence dévoile sa faune : raies manta, petits requins, mérou, poissons multicolores, et bonheur ultime, nagez en compagnie d'une tortue de mer. Pour ceux qui veulent se baigner sans masques, prenez des sandales car il y a du corail. Attention, il est dangereux de nager au niveau de la Passe Coco, marquée par une barque orange, à cause des nombreux courants. Pour le snorkeling, les deux meilleurs spots sont la passe Hirondelle au nord-est (à gauche de la barrière de corail) et la partie sud-ouest de l'île, au niveau de la piste d'atterrissage, à droite de la barrière de corail. La côte est évoque un lagon, protégé par la barrière de corail : l'eau arrive aux genoux. La côte ouest est plus agitée et plus profonde. C'est ici que l'on assiste à de merveilleux couchers de soleil. Au nord de l'île, la plage est occupée par la colonie d'oiseaux. Le spectacle est impressionnant notamment au coucher du soleil. Le vacarme est assourdissant mais quel show !

Bird Island est un hôtel familial au personnel 100 % seychellois. En novembre, vous êtes quasiment assurés de voir des tortues de mer pondre sur la plage. Il n'y a pas de centre de plongée sur l'île, seul des masques, palmes et tubas sont proposés pour 2 euros. Méfiez-vous des courants dangereux à la passe Coco. Le prix des boissons est élevé (6 euros la bouteille d'eau, 3,50 euros la bière, 10 euros le cocktail), mais Bird Island reste de loin la plus abordable des îles-hôtels seychelloises. Oubliez votre téléphone portable, il n'y a aucun réseau : ajoutez l'absence de la télévision et le sentiment d'isolement est total ! En revanche, le Wi Fi est désormais accessible gratuitement dans les chambres et les parties communes.
A la réception, un tableau indique les horaires des marées, des levers et couchers de soleil, ainsi que les horaires des tours de l'îles organisés par le botaniste Robby. La balade dure 1 h 30 et Robby vous confie tous les secrets de l'île et de ses habitants. Sachez que les oiseaux sont particulièrement nombreux (avec un pic de 2,5 millions) et donc bruyants de juin à août. Ils ont choisi Bird Island pour établir leur colonie car c'est la première île de l'océan Indien qu'ils rencontrent en venant du continent asiatique au nord. On recense une trentaine d'espèces d'oiseaux sur cette île corallienne, certains viennent de l'Alaska ou de Sibérie et peuvent parcourir 10 000 km en une semaine ! En tout cas, ils ne sont vraiment pas farouches : vous pouvez les approcher et même les toucher, y compris les poussins dans leur nid ! Ceux-ci se trouvent généralement à même le sol, cachés au creux d'une racine d'un takamaka, bois très utilisé pour fabriquer les meubles. Les plus impressionnants sont les frégates et leur 2 mètres d'envergure ! Bird Island n'a donc pas usurpé son nom ! Mais il n'y a pas que des oiseaux sur cette île, qui abrite 28 tortues de terre géantes, dont la célèbre Esmeralda, la plus âgée du monde. Née en 1771 et pesant 400 kg, elle a sa place au livre Guiness des records. Attention pas de méprise : malgré son nom, Esméralda est un mâle ! Autre curiosité de l'île, tous les rats ont été éradiqué, ce qui constitue une sacrée prouesse ! Espérons que ce paradis ne tombe pas entre les mains d'un groupe hôtelier qui transformerait l'endroit en resort de luxe, ce qui ferait perdre tout le charme et l'intérêt des lieux !