Dans l'état américain de Washington, si le temps est clair, il se fera désirer. Avec sa silhouette qui émerge seule de la chaîne des Cascades, le stratovolcan de 4392 mètres est bien visible à plus de 100 km à la ronde. De quoi l'approcher consciemment, avec le respect qu'il inspire.
A deux bonnes heures de route au sud de Seattle, le Mont Rainier trône au centre du parc national qui porte son nom depuis 1899 et s'étend sur 1000 km². Si cinq points de passage permettent d'y entrer, seul un, par la vallée de la rivière Nisqually, reste assurément ouvert l'hiver.
Car si le volcan se pratique toute l'année, c'est en juillet et août qu'il attire les foules. La neige ne fondant que fin juin en altitude, ces deux mois sont un fabuleux condensé de printemps et d'été couvrant les alpages d'une floraison extravagante qui séduit les visiteurs par milliers.

Huit mois par an, au Mont Rainier, c'est l'hiver. 16,3 mètres de neige chaque année, un record du monde pour ce qui est des données officiellement enregistrées. La fonte tardive, pas avant fin juin au-delà de 1500 mètres, n'offre qu'une trop courte saison aux arbres pour pousser sur un sol maigre. Mais ces hivers sans fin et cet enneigement record ne suffisent pas à compenser un réchauffement climatique dont les conséquences sont ici particulièrement prégnantes. Les 143 glaciers recensés du parc national reculent inexorablement et dans des proportions inquiétantes, découvrant de nouvelles vallées glaciaires et la peau du volcan, désormais à nu.
Toujours connecté à sa chambre magmatique, le Mont Rainier est un immense jeune homme (+ou- 500.000 ans, trois fois rien à l'échelle géologique), aujourd'hui endormi mais bien actif. L'énorme éruption de son frère et voisin le Mont Saint Helens, en 1980, ne peut que pousser à le maintenir sous haute surveillance.

En attendant, 500.000 randonneurs parcourent ses 480 kilomètres de chemin chaque année et 10 000 d'entre eux, alpinistes, tentent de gravir le sommet. Les paysages sont grandioses et somptueux dans une nature totalement préservée. En juillet et août, si le spectacle de la floraison est superbe, il provoque de véritable embouteillage, en particulier du côté du site de Paradise, principal point d'accès aux alpages et au sommet.
Pour être plus tranquille, préférez l'un des 10 autres mois de l'année ! Par une belle journée, la découverte des pentes enneigées du mont en raquette est un vrai bonheur.